Critique(extraits)
["In the Cut est une fiction beaucoup plus tordue et ambiguë, presque un anachronisme dans la logique hollywoodienne. Située à New York, mais dans un décor qui est une pure création de l'esprit(et de quoi pourrait il être issu d'autre que de l'esprit ?) (soit une métropole moite et interlope, saturée de couleurs vives et de flous équivoques(??),le film rejoint la vision d'une Big Apple fantasmée (ben c'est ça qui est bien justement).
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Sous l'œil de Jane Campion, ses rues ont plus en commun avec celles que filmait Martin Scorsese dans "Taxi Driver", Brian de Palma dans "Blow Out" ou William Friedkin dans "Cruising", voilà plus d'un quart de siècle, soit la négation de l'actuelle New York gouvernée par le très conservateur Michael Bloomberg.
Cette irréalité est le postulat idéal pour que puisse s'exprimer l'excentricité de Jane Campion, presque aussi poussée que dans le déjà très hétéroclite "Holy Smoke", son précédent film. Si on se surprend à penser(hi hi hi..mort de rire) que sous sa direction, une actrice pourtant cataloguée dans l'ineptie comme Meg Ryan s'avère soudain captivante, il est indéniable que, pour continuer à s'affirmer comme cinéaste à part, Jane Campion a besoin de phagocyter(ah ah ah!) chaque fois davantage les principes d'un cinéma traditionnel (celui des studios), au sein duquel elle œuvre pourtant. (hé oui)
Une démarche frondeuse qui donne malheureusement une certaine vacuité à ses derniers films. Voilà dix ans, elle savait conjuguer de manière presque naturelle l'étrangeté des thèmes à la continuité du récit."In the Cut" s'avère donc aussi passionnant que frustrant."(?Pourquoi frustrant..c'est son meilleur film!?)
Julien Welter (ARTE) :20-04-2004