DVDClassik (8)
C’est du sceau de la tragédie qu’est marqué le destin de Loulou. Malgré cela, le film, foncièrement pessimiste, ne sombre jamais dans le mélodrame. Pabst parvient toujours à maintenir un juste équilibre entre les développements dramatiques du récit et la peinture à caractère réaliste d’une époque à travers ses différentes strates sociales.
La veine réaliste de Pabst trouve ici un parfait terrain d’expression et il est fort probable que la justesse de sa représentation de cette bourgeoisie agonisante est en grande partie responsable des foudres que la censure fit s’abattre sur le film (la pièce en son temps avait elle aussi provoqué un scandale). Les soirées mondaines, les coulisses du music-hall, la foule du procès : autant de séquences dont on croirait les images volées.
Dans sa dernière partie londonienne, la réalisation de Pabst se teinte à nouveau largement d’expressionnisme en offrant des cadres et décors tarabiscotés et des éclairages tranchants. Accompagnant la chute de Loulou, la mise en scène passe des élégantes fêtes berlinoises à un Londres gothique à la brume épaisse.