La note de Cinopsis: **
Tenoch et Julio sont aussi proches que deux frères. Leurs petites amies parties en Europe pour l'été, ils se mettent en route pour la côte et emmènent dans leur virée Luisa, une femme plus âgée qu'ils viennent de rencontrer...
L'adolescence a des raisons que la raison ignore! C'est le temps des hormones, des conquêtes, de la découverte! A travers Julio et Tenoch, nous retrouvons nos 17 ans, une immaturité sans soucis et la débauche sexuelle de notre jeunesse.Ce road movie captivant s'organise donc autour des péripéties amoureuses et sexuelles de deux jeunes hommes. Sous des abords de comédie juvénile, Y TU MAMA TAMBIEN puise ses racines plus profond. Le voyage devient découverte... de l'autre et... de soi. Cette quête existentielle doit beaucoup à la très belle complicité des trois acteurs principaux, à leur jeu, à ce qu'ils sont, à ce qu'ils représentent et à ce qu'ils nous font découvrir...
Cette histoire touchante est réalisée avec beaucoup de délicatesse à laquelle se rajoute la beauté époustouflante des images d'Emmanuel Lubezki (SLEEPY HOLLOW). Mais c'est aussi une critique habile et intéressante du Mexique, de son fonctionnement social et économique. Les milieux sociaux diamétralement opposés dont sont issus les deux garçons n'en sont que plus révélateurs. D'une part Tenoch est fils de politicien, de l'autre Julio, est lui fils d'une secrétaire et frère d'une révolutionnaire. Représentation basique du premier schisme d'une amitié aux abords inébranlables. Et même si nous sommes parfois confrontés à une incompréhension de la culture exposée (le folklore mexicain), cet ouvrage s'inscrit dans un extrémisme du sentiment et du sexe.
L'auteur fouille la condition humaine et nous en ressort une oeuvre sur l'amour, le sexe et l'amitié. Une puissante mise en exergue d'un moment qui peut composer une vie, la marquer et y laisser des traces indélébiles... Alfonso Cuaron émeut car il traite d'une vérité troublante. Et quelque soit la force d'un sentiment ou d'un instant, nous devons inéluctablement grandir... Avec Y TU MAMA TAMBIEN, nous voyons nos illusions d'enfants changer et, éventuellement, mourir.
Gaëlle Famelaer
Merci et bravo pour ce très beau texte...c'est ce que j'appelle une critique intelligente