La seconde nouveauté qu’apporte à sa façon Au bout du tunnel est son aspect multi-genres. Ce n’est pas seulement un film autour d’un braquage. C’est aussi un drame, une histoire d’amour et un pur huis-clos. Par petites touches, cinéaste Rodrigo Grande a souhaité évoquer le trauma vécu par Joaquin, expliquant par là-même son aspect bourru et son côté asocial.
Dès le début du film, Joaquin marque ses distances avec Berta et sa fille, à qui il loue une partie de son appartement. Mais il succombe progressivement aux charmes de la jeune femme qui ne semble pas totalement désintéressée. On sent bien qu’elle n’est pas là par hasard. Elle fait clairement office de femme fatale et on le sent venir de très loin. Reste la question de savoir si Joaquin se laissera abuser…
L’idée de mélanger différents genres part d’une bonne intention mais le film de Rodrigo Grande ne s’y accorde pas très bien. La première partie d’Au bout du tunnel est assez laborieuse. Avec ses nombreuses scènes d’exposition et cette histoire d’amour difficilement crédible,le réalisateur ne parvient pas à nous captiver.
On est avant tout intéressé par le plan de Joaquin, qui fait feu de tout bois pour prendre à revers les cambrioleurs. Pour le reste, ce sont quelques scènes de violence bien crues – rappelant Reservoir dogs de Tarantino – qui retiennent notre attention.