La critique frenchy
Les Chroniques de Cliffhanger & Co (part 1)
Aujourd’hui souvent décrié voire moqué, non sans quelques raisons, par une partie de la critique qui regarde avec un mélange de circonspection et parfois d’amusement (il est devenu une cible facile pour ceux qui aiment se payer de bons mots pour assassiner des films et des auteurs) sa carrière, il faut reconnaître à Luc Besson le mérite de n’avoir jamais cédé ni à l’abattement, ni à l’aigreur, et de continuer à écrire et mettre en scène ses rêves de gosse, tel un enfant indifférent au regard des adultes, parlant à ses jouets et s’inventant des histoires improbables.
Le tout puissant producteur / réalisateur autrefois enfant prodige du cinéma français (il faut se souvenir de l’aura dont il bénéficiait légitimement après ses six premiers films: Le Dernier Combat, Subway, Le Grand Bleu, Nikita, Léon, Le Cinquième Élément) était attendu (au tournant) pour son retour à la science fiction 20 ans après le Cinquième Élément pour lequel il collabora avec Jean-Claude Mezières, qui n’est autre que le dessinateur de la célèbre bande-dessinée, enfin portée à l’écran par le Peter Pan du cinéma français. L’ayant découvert à l’âge de 10 ans, Luc Besson aura attendu d’avoir les moyens techniques et financiers de rêver plus grand. Valérian et la Cité des Mille Planètes a en effet réuni le plus gros budget de l’histoire du cinéma français et des compétences techniques qui n’ont pas grand chose à envier au cousin américain.
Transpirant par tous ses pores d’un amour inconditionnel pour le matériau d’origine et d’une passion juvénile intacte pour le cinéma tel que le conçoit Luc Besson, c’est à dire un gigantesque magasin de jouets dans lequel l’enfant qu’il est s’éclate sans aucune retenue, Valérian et la Cité des Mille planètes est le prototype du film « attachiant ». On en voit tous les défauts, parfois exaspérants mais il est bien difficile de lui résister totalement et de ne pas faire preuve d’indulgence, tant ce film échappe au formatage des blockbusters que l’auteur de ces lignes déplore par ailleurs.