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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © - DR - LA VERITE de H.G.Clouzot (1960) p23

    07/10/2017 18:15

    © - DR - LA VERITE de H.G.Clouzot (1960) p23


    DVD Classik
    La vérité (1960) par Olivier Bitoun

    Après l'échec des Espions (qu'il a coproduit via sa société Véra Production) Henri-Georges Clouzot reste trois ans sans tourner. Mais il ne reste pas inactif. Comme il avait passé un mois dans les bureaux de la Police Judiciaire pour écrire Quai des Orfèvres, le cinéaste suit durant ces années plusieurs procès d'assises, dont le célèbre (à l'époque) procès de l'Aïoli dont il rend compte pour un hebdomadaire. En fait, il ne travaille pas pour le journal mais bien pour lui-même, nourrissant en catimini le scénario de La Vérité.

    Brigitte Bardot remue alors le cœur de la France et se lance pour la deuxième fois, après En cas de malheur de Claude Autant-Lara, dans un rôle dramatique après avoir incarné si parfaitement la gamine aguicheuse à la moue boudeuse. Ici, elle est Dominique, une fille jugée « facile », accusée du meurtre d'un de ses amants et traînée devant le tribunal.

    Ce que nous transmet La Vérité à travers cette scénographie mettant en place un duel entre l'accusation et l'accusée, c'est un autre combat : celui du cinéaste et de son actrice. Clouzot veut casser le mythe pour faire jouer l'actrice. Dans la première partie il joue sur son image, lui fait danser le cha-cha-cha et met en avant ses formes généreuses et son regard polisson. Dans la deuxième, le procès, il entend arracher ce masque et la montrer dans sa nudité de femme malmenée par la vie. Il la bouscule sur le tournage et elle résiste. Les journalistes s'emparent de ce tournage sulfureux qui dure plus de trois mois et épuise Clouzot.

    Sa femme Véra est hospitalisée, mais c'est un échange de baffes entre l'actrice et le réalisateur qui fait les choux gras de la presse people. Ce combat contamine tout le film ; et l'on ne voit plus Dominique mais Bardot, on ne voit plus le procureur ou le juge, mais le cinéaste. C'est un constat d'échec de la part du cinéaste et la grande limite de cette œuvre - l'une des plus faibles de Clouzot - mais c'est aussi sa singularité qui fait qu'aujourd'hui encore on peut s'intéresser au film.

    L'étude de mœurs tourne court, et La Vérité serait vite oublié si ce n'était la méticulosité avec laquelle le cinéaste observe le microcosme du prétoire (Clouzot possède une licence de droit) et parvient à en retranscrire l'atmosphère et les rapports de force par la précision de sa mise en scène, pensant chaque cadre en fonction du rôle des personnages dans la pièce qui se joue. Il fait reconstituer la salle du Palais de Justice de Paris dans les studios de Joinville, s'assurant de pouvoir être maître de chaque élément de décor (il avait fait reconstituer pour Le Salaire de la peur un grand cimetière que l'on peut encore aujourd'hui arpenter du côté de Nîmes). Pour le reste, le film peine à traverser les années, devenant même par moments ridicule, théâtral, voir kitsch par certains aspects.

    Mais il y a cette histoire souterraine entre Clouzot et Bardot qui transparaît de chaque plan et qui fait que La Vérité nous intéresse pour ce qu'il raconte de cette lutte sans merci que se livrèrent ces deux mythes. La tentative de suicide de l'actrice, peu avant la sortie du film en salles, vint encore renforcer ce sentiment de voir la fiction parasitée par l'histoire de son tournage. Le film obtient l'Oscar du Meilleur Film Etranger et se révèle un grand succès public, ce qui permettra à Bardot d'entamer une nouvelle carrière de cinéma, notamment avec Le Mépris de Godard. Henri-georges Clouzot, quant à lui, se perdra dans les méandres de L'Enfer.

     


     






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