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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR- MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven (2015) p8

    19/05/2017 03:23

    ©-DR- MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven (2015)  p8


    (sous réserve)
    TuÄŸba SunguroÄŸlu  : Selma, la deuxième

     

    *

    Les Inrocks
    “Mustang”: une scénographie vitaminée et une incontestable réussite

     

    La nuit tombe sur Inebolu, ce petit village reculé situé à l’extrême nord de la Turquie, à 500 kilomètres d’Istanbul. Dans le jardin d’une maison inhabitée, disposée sur un flanc de montagne face à la mer Noire, des dizaines de locaux, habillés en robes et costumes chic, se réunissent sous un chapiteau de fortune. Les femmes, certaines voilées, se tiennent à distance pudique de la foule, tandis que les hommes dansent au rythme de chants traditionnels et sortent leurs flingues pour tirer à balles réelles vers le ciel.

    Contre l’obscurantisme religieux, il est bien vu de riposter par des fables de grand sage – preuve encore avec Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, récompensé de sept César.Rien de plus éloigné de cette posture que Mustang, sorte de cavalcade polissonne et féminine, joyeuse et enragée, accueilli à la Quinzaine des réalisateurs par une escalade d’applaudissements.

    Ce premier long métrage d’une jeune Franco-Turque, née à Ankara et diplômée de la Fémis, nous immerge dans le monde damné des jeunes filles mariées de force. Nord de la Turquie, aujourd’hui : cinq sœurs toutes plus jolies les unes que les autres, âgées peut-être de 11 à 17 ans, vivent inconscientes de leur bonheur qui va prendre fin, sous la coupe d’une grand-mère tradi et d’un oncle autoritaire. Leurs batifolages avec des garçons du voisinage leur sont reprochés : on accélère le processus de leurs épousailles.

    C’est alors une ombre gigantesque portée sur cette sororité,
    où l’on prend mari comme on va à l’échafaud.
     
     
    L’incontestable réussite de Mustang tient au filmage des sœurs, corps collectif superbement fluide et chatoyant, bouquet de “jeunes filles en fleurs” telles qu’on les trouve de Proust à Sofia Coppola. Mais il existe chez Deniz Gamze Ergüven un vitalisme, une scénographie vitaminée qui, à chaque instant, émeut et égaie l’œil, nous attrape.
     
    Trait qui range le film du côté d’un “féminisme joyeux”, expression utilisée par Agnès Varda pour qualifier la couleur de ses propres films, et par capillarité Mustang, dont la doyenne des cinéastes n’a pas manqué de faire la publicité sur la Croisette alors qu’elle y recevait sa Palme d’honneur.

    Les sœurs transforment leur geôle en refuge contre le monde extérieur.On a bien tenté de reprocher au film sa légèreté, son infidélité à un réel autrement plus sombre. C’est gommer un peu vite sa noirceur – les sociétés liberticides, la mort parfois comme seule échappatoire –, renforcée justement par le contraste entre un corsetage moral et cette sorte de grâce ouatée de l’enfance, jusqu’à la dispersion du petit groupe,en cinq identités distinctes, avec chacune un destin plus ou moins enviable à la clé.

    Sans diaboliser le mariage arrangé (l’une des sœurs y trouve son compte de câlins et de baisers), la réalisatrice dénonce une tradition nuisible dès lors qu’elle se meut en tyrannie, en prison. Une menace illustrée lors de cette très belle séquence où les sœurs cloîtrées transforment leur geôle en refuge contre le monde extérieur. C’est alors les autres qui sont désignés en vrais captif d’une doctrine morale et religieuse. Il faudra toute la pugnacité costaude d’une petite fille (toutes les actrices sont formidables) pour trouver le chemin de la liberté.

     






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