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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR- MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven (2015) p6

    19/05/2017 03:01

    ©-DR- MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven (2015)  p6


    « Mustang » : cinq filles au galop
    La réalisatrice Deniz Gamze Ergüven filme la résistance de cinq sœurs
    aux puissances du patriarcat en Turquie.
    *
    LE MONDE | 20.05.2015 à 09h14 •
    Mis à jour le 01.04.2016 à 00h00 |
    Par Isabelle Regnier

     

    Gangs de femmes, guerrières amazones, adolescentes en furie… De l’impératrice Furiosa de Mad Max au doux gynécée de Notre petite sœur, des lesbiennes magnifiques de Carol à la fille de Dieu du Tout Nouveau Testament, la sélection cannoise est peuplée de personnages féminins décidés à mettre à terre l’empire du patriarcat. Tigresses sauvages que leur famille décide d’enfermer dans une cage pour brider leur sexualité, les cinq sœurs de Mustang sont faites de ce même bois.
    *
    Petite sensation de la Quinzaine des réalisateurs, ce premier film de la réalisatrice turque Deniz Gamze Ergüven se déroule dans un village du fond de la campagne turque, où les modes de vie sont encore régis par des traditions archaïques. Dans une image laiteuse, un beau préambule présente nos cinq grâces en uniformes de collégiennes, à la sortie de l’école, la veille des grandes vacances.

    Filles éclairées et délurées
    Avec leurs longues crinières qui leur caressent le creux des reins, leur beauté arrogante, leur fière insolence, elles s’imposent comme un corps collectif radieux, conquérant et indestructible. Les sanglots de la plus jeune, qui s’accroche furieusement au professeur qu’elle s’apprête à quitter, font certes planer une ombre sur la photo, mais elle aura disparu dès la séquence suivante, qui les retrouve à la mer. Toujours habillées mais trempées, juchées sur les épaules de cinq garçons, elles se livrent à un joyeux combat aquatique, magnifié par les scintillements du soleil dans l’eau.

    La fin de la récré va sonner, et cette parenthèse enchantée se trouvera reléguée au rang de lointain éden. A la maison, leur grand-mère, qui les élève depuis la mort de leurs parents, leur passe un savon d’une brutalité inouïe, révèle le gouffre qui sépare ces filles éclairées et délurées des villageois aux mœurs archaïques parmi lesquels elles grandissent. Une commère est venue rapporter qu’elles « se branlaient sur les cous des garçons ». Fin du monde, déshonneur, alerte rouge. Les sœurs ont beau hurler leur bonne foi, jurer qu’elles sont toutes encore vierges, elles déchaînent chez leur oncle une fureur plus débridée encore, qui les conduit fissa à l’hôpital se faire inspecter l’hymen.
    Fini les tenues sexy, on leur enfile ces robes « couleur de merde » que portent les femmes du village.
    *
    Fable stylisée
    La maison devient une « usine à épouses », bunker fortifié dont elles n’ont plus le droit de sortir, où on leur enseigne l’art des beignets à la viande, de l’astiquage des vitres et du bourrage de couettes. Furibardes, elles subvertissent avec une vitalité hargneuse les instruments de leur oppression, tout en continuant de se balader à moitié nues et à se raconter des blagues salaces. Les choses changent quand on décide de briser cette hydre déchaînée en les mariant l’une après l’autre, selon le même rituel immuable. L’aînée arrache le droit de convoler avec le garçon qu’elle aime, mais les deux suivantes finissent en miettes, attisant chez la benjamine, adorable tête de bois, un sentiment de révolte.
    *
    A mi-chemin entre Virgin Suicides et L’Evadé d’Alcatraz, ce film plein de colère, mais enrobé dans un emballage acidulé, balaie tout le spectre de la violence patriarcale, du symbolique au criminel. Jouant la drôlerie bravache, il dénote chez son auteur une intelligence aiguisée, doublée d’un grand pouvoir de séduction. Comme métaphore de la schizophrénie turque, écartelée entre patriarcat et modernité, cette fable stylisée, qui file comme un cheval au galop, séduira à n’en pas douter un public occidental. Mais son véritable sujet, c’est la puissance subversive de la libido féminine. Les gardiens de l’ordre ont beau ériger des prisons pour l’étouffer, leurs murs ne résistent pas à sa force tellurique.





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