La critique d'Avoir à lire(2)
On retient en général du film les portraits excentriques : la fille danseuse épouvantable, la mère qui écrit parce qu’un jour on a livré par erreur une machine, le chorégraphe russe qui ne pense qu’à manger.
C’est oublier que, dans les recoins de cette joie de vivre mille fois exprimée, se lovent des cris de détresse qui jettent une importante part d’ombre : que ce soit la « racaille » qui se rue sur un cigare ou la silhouette pathétique de Ramsey, ruiné par Kirby, Capra n’oublie pas les laissés pour compte d’une société cruellement inégale.
On sent une véritable compassion pour ces personnages qui apparaissent en arrière-plan ; de même la fin présente-t-elle un Kirby isolé dans son bureau, avec un réseau d’ombres portées qui l’enserrent.