OBJECTIF CINEMA (1)
Par Pascal LAFFITTE
Avec le très amusant Ball of Fire, Howard Hawks (1896-1977), maître incontesté de la Screwball Comedy (Bringing Up Baby, His Girl Friday, I Was a Male War Bride, Monkey Business), met en scène une transposition moderne du conte de Blanche Neige et les Sept Nains.
Co-scénarisé par Billy Wilder (1906-2002), le film de Hawks raconte en effet l’histoire de sept vieux universitaires et du professeur Bertram Potts (Gary Cooper), leur plus jeune collègue, vivant coupés du monde depuis presque dix ans afin de rédiger une encyclopédie. Chargé de la partie consacrée à l’argot américain, Potts se rend compte que sa documentation est totalement obsolète.
Il décide de sortir en ville pour glaner de nouvelles informations. Le hasard le mène dans un cabaret où chante Katherine ’Sugarpuss’ O’Shea (Barbara Stanwyck, dans un rôle décliné par Ginger Rogers), la petite amie du gangster Joe Lilac (Dana Andrews). Potts invite Sugarpuss à venir dans la grande demeure où il vit et travaille avec ses confrères, pour qu’il puisse étudier sa façon de parler, très riche en expressions argotiques.
Tout d’abord réticente, Sugarpuss change d’avis lorsque les truands Duke Pastrami (Dan Duryea) et Asthma Anderson (Ralph Peters) lui expliquent que la police la recherche pour la faire témoigner contre Lilac. La jeune femme va donc loger quelques temps chez les huit professeurs qui très rapidement tombent sous son charme. Potts en vient même à demander la main de Sugarpuss.
Au même moment, Joe Lilac apprenant qu’une femme mariée ne peut témoigner contre son époux, a l’idée d’épouser Sugarpuss.