Tannishtha Chatterjee : Rani
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CHRONIQUES DE CLIFFHANGER
La critique de Fabrice Sayag (3)
Leeana Yadav a choisi de localiser son récit dans une région de l’Inde où la dot doit en effet être payée par la famille du marié contrairement à ce qui est l’usage dans le reste du pays. Cette dot est parfois un motif d’extorsion et de meurtre, plusieurs milliers de femmes mourant chaque année, tuées par des maris qui essaient d’obtenir plus d’argent de leur belle famille. Le fait que le paiement de la dot soit à la charge du marié, s’il évite peut être de tels drames, n’améliore pas pour autant le sort de ces femmes et renforce même le sentiment de propriété du mari sur une épouse qu’il a achetée et qui doit quelque part « mériter » l’argent dépensé.
Janika n’a le droit à aucun égard de son jeune mari, elle n’est qu’une marchandise livrée en pâture à un adolescent immature et violent qui suggérera d’ailleurs à sa mère de demander le remboursement de la dot. Si La saison des femmes est le manifeste d’une réalisatrice profondément engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, il s’interroge aussi sur le sort de ces garçons qui grandissent dans une société patriarcale où la misogynie est la norme, où les femmes sont considérées comme des objets sexuels et où la violence n’est pas seulement tolérée mais encouragée, un homme ne gagnant le respect qu’en affichant sa force et sa virilité...(putain...la connerie ! mais la CONNERIE !)