Mahesh Balraj : Manoj, le mari violent de Lajjo
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CHRONIQUES DE CLIFFHANGER
La critique de Fabrice Sayag(2)
La saison des femmes, 3ème film de Leeana Yadav (Shabd en 2005, Teen Patti en 2010) réussit ce même petit miracle, en étant à la fois un film politiquement très engagé et un « feel good movie » qui ne se laisse pas écraser par son sujet, porté par une mise en scène rythmée et très inspirée offrant de vrais beaux moments de cinéma. Les personnages du film sont le fruit des rencontres faites par la réalisatrice lors de son voyage dans cette région du nord ouest de l’Inde.
Elle dresse un état des lieux de la condition des femmes en Inde, à travers 4 femmes, on pourrait même dire 4 archétypes, qui sont chacune dans des situations très difficiles et représentatives du sort réservé aux femmes indiennes à différentes étapes de leur vie. Le personnage de Rani (Tannishta Chaterjee) est au coeur du récit, faisant le lien entre les trois autres femmes: ses amies Lajjo (Radhika Apte) et Bijli (Surveen Chawla) et sa belle fille Janika (Lehar Khan). Mariée à 14 ans puis devenue veuve à 16 ans, Rani s’est exclusivement consacrée à l’éducation de son fils.
Vêtue entièrement de noir, elle est condamnée à porter indéfiniment le deuil d’un mari violent et à ne jamais pouvoir trouver l’amour. Elle est même obligée d’hypothéquer sa maison pour payer la dot de Janika et permettre à son fils, Gulab (Riddhi Sen), de se marier.