AVOIR À LIRE (fin)
Pas forcément anticapitaliste, mais en tout cas fortement progressiste et humain, We want sex equality dépasse le stade des bonnes intentions en dessinant avec humilité et justesse le portrait de ces tempéraments féminins, si différents a priori, et pourtant unis par une seule et même cause,celle d’un droit universel à revendiquer.
Comme toujours dans le cinéma social britannique, c’est beau et chaleureux, les bons sentiments et les excès de glucose sont bien évités,notamment dans le choix d’un casting bien employé, principalement des seconds rôles connus : dans la lutte ouvrière on retrouve en tête de manifestation Sally Hawkins (Never let me go) et Géraldine James (déjà présente dans Calendar Girls) ; en ouvrière sexy on redécouvre Andrea Riseborough (bientôt chez Madonna en Wallis Simpson, la maîtresse du roi Edward VIII qui va mener le jeune monarque à abdiquer) ; en femme de patron bourgeoise, l’ancienne James Bond girl Rosamund Pike, qui depuis Meurs un autre jour a fait une belle carrière, est resplendissante.
On se délecte également du jeu rigoureux mais fantaisiste de l’impériale Miranda Richardson, parfaite en ministre de Sa Majesté qui va clouer le bec aux exigences du grand capital...Magnifiquement dirigées, les comédiennes font de l’ombre aux hommes, qu’ils soient époux, dirigeants ou syndicalistes (Bob Hoskins y compris). Dans un film formellement un peu plat (c’est Nigel Cole qui réalise, il ne faut pas l’oublier), elles nous persuadent aisément d’adhérer à leur cause. Le public britannique, lui, a déjà été conquis, vous serez sûrement les prochains à rejoindre les rangs.