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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR-Henri.Georges Clouzot : Le livre

    09/03/2017 07:09

    ©-DR-Henri.Georges Clouzot : Le livre


    DVD Classik
    H-G Clouzot.
    "Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement,
    une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire".
    (H-G Clouzot.)
     
     
     
    Paru initialement en 1993, aux éditions de ‘la Sirène’, Henri-Georges Clouzot cinéaste n’est pas un ouvrage facile à étiqueter : biographie ? Album photo ? Témoignages des proches du réalisateur ? Etude filmo gra phique ? En fait, ce livre est un peu tout cela mêlé intelligemment, ce qui en fait un ouvrage indispensable pour les passionnés de cinéma. Ce document est d’autant plus précieux que c’est quasiment le seul qui présente l’un des plus grands cinéastes français du 20e siècle de façon aussi exhaustive.
     
    Henri-Georges Clouzot est né en 1907 et est décédé en 1977. De santé assez fragile, il fut à plusieurs reprises handicapé par sa petite santé, et il ne livra, en 35 ans de carrière, que onze films, presque tous bien connus du public français. Il toucha à de nombreux genres cinématographiques, et à chaque fois brilla par l’intelligence de ses intrigues et la perfection de sa mise en scène.
     
    Clouzot est un cinéaste en partie incompris du fait de sa personnalité difficile à cerner, et dont certains éléments biographiques, à l’instar de Hergé dans le monde de la bande dessinée, viennent jeter le trouble sur la bonne moralité du personnage. En effet, Clouzot fut accusé d’avoir ‘collaboré’ à sa manière, ayant travaillé pour la Continental, firme allemande, et ayant réalisé un film ‘anti-français’ avec Le corbeau (sorti en 1943). Le réalisateur, comme d’autres personnalités artistiques, sera violemment attaqué, et ne pourra tourner à nouveau que quatre ans plus tard, en 1947.
     
    De même, l’arrivée de la Nouvelle Vague, dans les années 60, sera assez fatale pour les ‘vieux de la vieille’ comme Clouzot. Evidemment, entre la méticulosité et le souci de perfection du réalisateur du Salaire de la peur et l’esprit de bâclage et d’amateurisme qui anime de nombreux jeunes cinéastes durant cette période, il y a un monde d’écart.(ils auraient mieux fait de fermer leur gueule!!)Quoi qu’il en soit, rien n’est tabou dans l’ouvrage Henri-Georges Clouzot cinéaste : les problèmes évoqués ci-dessus sont mentionnés, replacés dans leur contexte, commentés par des personnes concernées. Beaucoup de témoignages, présentés sous forme de conversations croisées, permettent de suivre, de façon chronologique, la vie et l’œuvre de Clouzot,ce qui facilite dans de nombreux cas la corrélation entre les deux
     
    Sont ainsi couvertes la genèse, la production et la sortie des onze longs-métrages du réalisateur, de L’assassin habite au 21 en 1942 jusqu’à La prisonnière en 1968. Ne sont pas oubliés les nombreux projets qui ne virent jamais le jour (il est impressionnant, d’ailleurs, de constater que Clouzot a cumulé plus de films non tournés que de films achevés) : un film avec l’écrivain Simenon, l’adaptation de ‘Chambre obscure’...
     
    La structure et le découpage du livre sont simples : la vie de Clouzot est proposée chronologiquement, et, à partir du moment où il passe derrière la caméra, ce sont ses films qui déterminent les chapitres et leurs titres. Deux exceptions notables au sein du chapitrage central : Le cheval des Dieux et L’Enfer, correspondant tous les deux à des projets plus ou moins achevés de Clouzot. Dans le premier, le titre correspond à un livre que le réalisateur écrivit, inspiré par son voyage brésilien avec son épouse Vera. N’ayant pu tourner un film, c’est vers le support littéraire que le cinéaste se tourna.
     
    L’Enfer retrace bien entendu avec minutie les événements de la production avortée la plus célèbre de Clouzot, qui, fut contraint d’abandonner son projet après avoir eu une attaque cardiaque.Hormis ces deux chapitres qui ne relatent pas la sortie officielle d’un film, le reste de l’ouvrage nous fait pénétrer dans l’univers sombre d’un des plus grands spécialistes du film noir français. Avec de nombreuses photos à l’appui (toutes en noir et blanc), les textes alternent récit objectif des faits et intervention de collaborateurs, comédiens ou proches de Clouzot. 
     
    Curieusement, la plupart tiennent des propos relativement dénués de tout jugement ou critique négatifs envers le cinéaste perfectionniste, connu pour avoir été très dur avec les acteurs (Clouzot fut vraisemblablement un subtil mélange de deux de ses confrères cinéastes, Pialat et Kubrick). Un exemple, lorsque Bernard Blier parle de la célèbre ‘anecdote’ de la claque qu’il reçut lors du tournage de Quai des Orfèvres, voici la façon dont il présente les choses : "Il est aussi satanique qu’il a du talent. Il m’a foutu une baffe au cours des prises de vues. Il était ensuite plus embêté que moi. Que vouliez-vous que je fasse ? Si je tombe sur lui, je l’assomme. Je pèse 30 kilos de plus".
     
    De même, Suzy Delair, qui fut un temps la compagne du réalisateur, évoque dans ces termes leur séparation : "Nous nous séparons après Quai des Orfèvres. C’est moi qui pars ! J’ai vu accidentellement ses films à la télévision. Je crois que j’ai eu le meilleur Clouzot". L’une des forces du livre est de mentionner essentiellement des faits, et de ne tomber ni dans la critique facile (dresser un portrait sombre de Clouzot serait aisé pour ses détracteurs), ni dans l’admiration aveugle. Quiconque veut simplement en savoir plus sur le cinéaste sera à coup sûr servi par la lecture de ce livre.
     
    Enfin, chaque chapitre est complété par un résumé du film traité, et une revue de presse d’époque où là encore, les avis positifs comme les avis négatifs ont leur place.Une filmographie très complète est placée en annexe de l’ouvrage (elle inclut les réalisations pour la télévision – Clouzot filma en effet 5 concerts de Karajan – ainsi que des collaborations diverses). Puis les notes mentionnant les sources remplissent les dernières pages.
     
    Juste un mot sur la préface du livre, signée Francis Lacassin, dans laquelle nous apprenons que l’auteur, José-Louis Bocquet, n’est autre que le filleul de Henri-Georges Clouzot.Henri-Georges Clouzot cinéaste est donc un ouvrage à lire absolument pour qui veut mieux comprendre l’oeuvre du réalisateur. Entre la méthode de préparation de chaque film et les anecdotes de tournage, ce livre est un témoignage en même temps qu’un bel hommage en l’honneur d’un cinéaste qui a, hélas, trop peu tourné et dont certains films sont à redécouvrir, mais qui fait définitivement partie des grands du 7e Art.
     
    Par John Anderton - le 1 janvier 2003





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