Mais cette liberté est apparente. Elle est un luxe que Diana peut s’offrir, en vertu de son appartenance à un milieu aisé. Talentueuse lorsqu’il s’agit de faire illusion en posant pour une marque de cosmétiques, animant un gala de charité ou en incarnant le rôle éponyme de l’assassinée Jacqueline, Diana manifeste un désespoir déchirant dès qu’elle prend conscience du rôle que la bonne société lui a assigné. Ainsi lorsqu’elle accompagne Miles à Paris, où une compagnie de joyeux bohèmes se livre au jeu étrange du cinéma-vérité, qui consiste à imiter l’un des convives. Le travestissement la trouble, elle peine à se retrouver dans cet univers frivole où elle n’est, somme toute, qu’une potiche parmi d’autres. C’est ce qui justifie notamment son désir de s’évader auprès du prince italien. Mais chaque départ apporte son lot de fragilités et de déceptions, et Diana demeure un personnage solitaire, irréductible aux rôles qu’elle s’efforce d’incarner.