La critique de CINEMADERIEN (suite)
On sent dans le film de Schlesinger une critique vive de la vacuité du show bizz (la vie de Diana – prénom prophétique ! – est inspirée par celles de stars américaines comme Grace Kelly et Marilyn Monroe) et de la liberté sexuelle, faux ascenseur social. Il y a beaucoup de frustrations chez Diana. Elle aimerait à la fois être libre, aimée et reconnue, mais finalement surtout être heureuse. Mais, en dépit de la libération de la condition de la femme dans les années 60, elle continue à reproduire des schémas d’antan, appuyant sa progression sociale et professionnelle sur la gente masculine. Et à un moment donné, elle n’a plus d’autre choix que de devoir faire face à la vacuité de sa vie, et ça la terrifie assez pour qu’elle tente de se débarrasser de son statut social si durement acquis.
« Darling » est donc le portrait d’une femme en état de dépendance. En dépit de la libéralisation sexuelle et sociale apparente des années 60, pour Schlesinger finalement rien n’a changé et les archétypes du passé continuent de hanter le présent.Si on peut difficilement être 100% du coté de Diana, il est difficile d’être contre elle tant elle souffre elle-même de ses errements . On ne peut non plus être de celui de ses amants qui finalement l’utilisent comme elle les utilise. Chacun y trouve son compte ? Pas vraiment, car personne ne semble en paix avec sa vie dans « Darling ».