LE REVE DU CINEMA (suite)
L'instabilité de « Darling » est un défi aux valeurs stables qui enferment l'individu dans la cruauté du mot « toujours ». Vivre, c'est, pour elle, cueillir le plaisir du moment présent, avec la gourmandise de l'enfance et l'insouciance de celle qui fait souffrir les autres sans volonté mauvaise. Simplement parce qu'elle ne veut pas leur appartenir, sentir le poids d'une jalousie (même si elle est également jalouse), ou assumer un ennui conforme aux règles de moralité. Avec elle, rien ne dure. Elle quitte un mari ennuyeux pour un séduisant journaliste de la BBC qui lui portera un amour sans failles.
*
Nous la verrons mentir à son amant comme elle mentait à son mari. Folles nuits parisiennes, excentricités londoniennes, romances italiennes... Désormais « Darling » veut vivre sa vie. Dans une liberté qui est plus proche de la spontanéité que de la provocation. Les séquences réussies s'enchaînent avec un remarquable sens de l'ellipse. Jeu de la vérité, larcins dans un magasin devant le regard réprobateur de vieilles dames absolument choquées, soûlerie devant le bocal de poissons, obsèques des malheureux poissons, bain de soleil des mâles italiens, etc.. (à suivre)