LE REVE DU CINEMA (suite)
Voilà le décor humain que Schlesinger donne à sa « Darling », une jeune femme qui a conscience de sa beauté, qui vit dans le présent, beaucoup plus égoïste que libre (et en ce sens, toute référence à « Galia» me paraît un contresens). L'égoïsme devient donc le privilège d'une femme qui ose se conduire comme un homme. Ce sera aussi son malheur.
Non pas que Schlesinger porte un regard moral sur la conduite de son personnage. Au contraire, on sent que toute sa sympathie, sa tendresse va vers cette « Darling », et nullement vers les victimes de cette belle jeune femme, car, en fait, ils sont ses bourreaux. L'égoïsme insouciant de Darling nous est présenté comme naturel. Si « Darling » est malheureuse, c'est que la société, bastion de valeurs périmées et contraignantes, tisse autour d'elle un carcan douloureux....