ORGUEIL ET VACUITÉ , par Clément Graminiès (fin)
Finalement, l’intérêt premier du film ne repose pas tellement sur le personnage de Diana que Julie Christie incarne manifestement mieux dans la légèreté et la séduction que dans la gravité. Ce qui séduit davantage dans Darling, c’est la cocasserie de certaines scènes rondement menées que John Schlesinger juxtapose toutefois de manière inégale. Une improbable fête parisienne flirte avec l’orgie psychédélique typiquement sixties où chacun joue à incarner un autre pour dire des vérités par forcément bonnes à entendre.
À Capri, c’est carrément un vent de libération sexuelle qui souffle, notamment lorsque le réalisateur met en scène une complicité désinvolte entre Diana et son nouvel ami homosexuel, draguant aux terrasses des cafés, loin de tous les clichés auxquels le cinéma n’aura de cesse de nous habituer par la suite. C’est cette modernité-là qui sied davantage à Darling, plutôt que les élucubrations d’une petite fille un peu trop gâtée qui finit par se rendre compte trop tardivement que son rêve de petite fille était en fait un cadeau empoisonné.