à droite : François Chaumette
Ce dialogue, exemplaire, qui survient dans la dernière partie du film et contribue à lui donner son titre, sonne à cet instant comme un bilan, comme le manifeste de tout ce qui a précédé. D’un côté, il y a l’ordre, l’amour, et la lumière du jour. De l’autre, il y a le désordre, la passion inconsidérée et la nuit, noire, très noire. Le film a fait son choix : c’est dans l’atmosphère inquiétante du monde de la nuit, et dans le désordre, physique et moral, de ceux qui y évoluent, qu’il s’ancre fermement.
Les scènes de night-club, avec ces musiciens de jazz (1) aux mouvements syncopés, ces corps qui s’épuisent et s’échangent sans répit sur la piste de danse, ces hommes qui se toisent à travers les vapeurs de fumée et d’alcool, sont parmi les plus belles et les plus riches de sens d’un film qui, aussi admirablement dialogué soit-il (2), est souvent plus intéressant quand il se tait. La nuit, et l’effet qu’elle induit sur les fragilités des hommes, voilà bien le personnage principal du film, et ce malgré la présente imposante au générique de Gabin.