Enfin, Lora Mae et Porter Hollingsway forment peut-être le couple le plus intéressant et, dans les dernières secondes, le plus touchant. Lui est un homme d'affaires coriace et divorcé, un gros ours sans manières considérant la gente féminine comme une série de conquêtes sans lendemain. Lora Mae veut quitter son « trou à rats » et mordre la vie bourgeoise à pleines dents. Elle donne tour à tour à Porter juste ce qu'il faut pour le piéger, l'amener à un mariage qu'il ne désire pas. Elle non plus dans le fond, partant du principe qu'elle extorque une situation avantageuse par l'entremise de ses charmes. Mauvais départ, puisque le couple n'aura de cesse de se détester et de détruire son union par une relation souvent orageuse. Lora Mae pense qu'elle a épousé un homme qui ne la désirait pas vraiment.
Porter est persuadé d'avoir épousé une femme qui n'en voulait qu'à son argent. En cela réside l'erreur qui eut pu être fatale au couple. Nous apprendrons dans les dernières minutes du film que Porter était bien celui des trois maris qui avait décidé de fuir en compagnie de la fameuse Addie. Poussé par le remord et surtout l'amour qu'il ressent en réalité pour Lora Mae, il restera, obligé d'avouer sa furtive évasion d'un instant afin d'empêcher Deborah de sombrer dans la douleur, cette dernière étant persuadée qu'elle était la femme abandonnée. Par ce geste maladroit, Porter relance véritablement le sens de l'existence des trois couples.