DVD Classik
Trois femmes en crise de confiance, voilà ce qu'il convient déjà de retenir. On peut lire Chaines conjugales comme un observatoire de la société américaine et de son édification sociale comme oppression à la liberté d'action de la femme. La figure féminine doit malheureusement encourir les foudres de l'implacable morale en place, quoiqu'elle fasse, quoi qu'elle puisse tenter de différent.
Ainsi, par l'intermédiaire de flashbacks établissant des connections avec le présent et les nombreux liens qui rapprochent ces trois couples d'amis, chaque femme fera la lumière sur son incapacité à gérer son statut au sein de son existence. Plus qu'une lecture du couple, en l'occurrence intelligente et pleine de tendresse, Chaines conjugales met chaque personnage féminin dans une position intenable et encore extrêmement réaliste aujourd'hui : la difficulté de choisir entre l'amour et l'amour propre.
Son « moi » contre l'hydre à deux têtes. Ces femmes doivent choisir, échouant à trouver un équilibre. Équilibre qu'elles parviendront néanmoins à trouver, tout au moins symboliquement, dans les dernières minutes du film. Doit-on aimer l'autre et s'investir dans son couple au point de tout lui donner ? Ou bien doit-on penser à sa propre existence, affirmer sa survie dans une société qui n'épargne ni les esprits libres ni les originaux ? Une société carrée, élitiste quant à ses mœurs, et principalement hypocrite.