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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR-LA GRANDE MURAILLE de Frank Capra (1933 ) p20

    01/07/2016 08:45

    ©-DR-LA GRANDE MURAILLE de Frank Capra (1933 )  p20


    DVD Classik

    LA GRANDE MURAILLE (THE BITTER TEA OF GENERAL YEN, 1933)


    Megan Davis (Barbara Stanwyck), une jeune femme Américaine rejoint son fiancé, le missionnaire Robert Strike (Gavin Gordon), pour célébrer leur mariage. Mais juste avant la cérémonie, elle le suit dans une équipée improvisée qui tourne vite au désastre. Partis sauver des enfants, ils ont comme sauf-conduit un papier signé par le général Yen (Nils Ashter) mais ce dernier s'avère être un soldat félon. Profitant de la confusion qui suit la découverte de ce papier sans valeur, Yen fait enlever Megan.

    Prisonnière, elle est irrémédiablement attirée par cet homme cruel, d'abord physiquement, puis de plus en plus clairement de façon amoureuse... Moins connue que les oeuvres fédératrices tournées plus tard par Capra, cette histoire d'amour déguisée en film d'aventure exotique est pourtant l'un des plus beaux films du cinéaste. Sorti en 1932, en pleine période dite pré-code, c'est un film qui joue habilement avec la censure mais aussi un tour de force technique qui laisse pantois. Dirigeant une nouvelle fois Barbara Stanwyck, qui décidément l'inspire, Capra use de tout son savoir-faire en matière de mise en scène pour recréer une Chine fantasmée, dans laquelle évolue Megan Davis, fraîchement débarquée des Etats-Unis.

    Le film aurait pu être l'histoire de la conversion de Yen, qui aurait alors dit adieu à ses manières barbares pour les beaux yeux de la belle Megan Davis. Pourtant, et c'est ce qui fait la force du film, si conversion il y a, ce n'est pas Yen qui la subit. Les indices ne manquent pas pour nous montrer l'étrange sympathie que manifeste Capra à l'égard de Yen et de ce qu'il représente. Au début, le Général est montré comme un homme cultivé, versé aussi bien dans la culture chinoise que dans celle occidentale - il apparaît d'ailleurs en uniforme, autant dire en habit occidental.

    Capra s'ingénie ensuite, au fur et à mesure que les barrières qui empêchent Megan d'admettre son amour sautent les unes après les autres, à montrer Yen se transformer, se parant de manière traditionnelle. Capra retourne les préjugés, comme lorsque le conseiller financier Jones (le savoureux acteur Walter Connolly) demande à Yen s'il a réalisé que la femme qu'il convoite est blanche et qui s'entend répondre par le général : "Ce n'est pas grave, je n'ai pas de préjugés..."

    Le sujet est donc bien l’hypothèse du rapprochement entre les êtres, toutes couleurs de peaux confondues, ce qui dans les années 30 est loin d'aller de soi on s'en doute. Le film a subit des coupures manifestes, ce qui traduit sans doute des accrochages entre Capra et la Columbia qui, trouvant le sujet par trop explosif et a certainement tenté de freiner les audaces du cinéaste. Mais le film ainsi raccourci reste rempli de beautés et de trésors. Au-delà de l'érotisme (Barbara Stanwyck dans une discrète scène de déshabillage, ou un rêve assez drôle dans lequel elle expose son trouble vis-à-vis de Yen), le film est notable pour son rythme rapide et sa beauté picturale.

    La photo de Joseph Walker est toute en nuances de gris et la Chine est superbement recréée avec une profusion de détails. Au-delà d'un certain réalisme, le film montre l'immense sens de la composition du cinéaste ainsi que son génie du montage, aussi bien de l'image que du son. Certaines scènes tournées par Capra dans les années 30 sont parmi les plus réussies techniquement de l'époque et son ingéniosité pour influer sur le rythme est devenue légendaire.

    Un dernier mot sur Barbara Stanwyck qui s'est jetée corps et âme dans ce rôle, avec la passion qu'on lui connait. Megan Davis montre combien tous les beaux discours de charité chrétienne et de bienfaisance fondent comme neige au soleil devant le charme de Yen et l'actrice se sert de toute sa force de persuasion pour nous faire comprendre combien son personnage était dès le départ dans l'erreur. Réussir à raconter avec tant de finesse une histoire d'amour entre un Chinois et une Américaine dans les années 30 et nous montrer en passant les errements de la foi chrétienne : comment dire après un tel film que Capra n'était qu'un incorrigible prêcheur ?

    François Massarelli






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