Le Monde .fr (extrait)
Le réalisateur Jérôme Salle, qui avait mis en scène le dispensable Anthony Zimmer (2005) et les tout aussi peu mémorables adaptations cinématographiques de la série en bande dessinée « Largo Winch », transpose de nouveau un livre à l'écran. Zulu est tiré du roman épo du mm nom du Français Caryl Férey, auteur globe-trotter qui n'a pas son pareil pour appréhender la noirceur de la nature humaine.
Ancrant son récit politique et social dans une Afrique du sud à deux vitesses où la misère des townships voisine avec le luxe indécent des villas cossues, le romancier signait un polar efficace, traversé par une violence étourdissante dont Jérôme Salle reprend fidèlement la trame. L'histoire démarre par la découverte du corps d'une jeune étudiante blanche aisée dans les bas quartiers de la ville. Le policier Ali Sokhela (Forrest Whitaker), flanqué de son coéquipier débauché Brian Epkeen (Orlando Bloom), mène l'enquête.
Elle les entraîne sur la piste d'une drogue de synthèse, mise au point pendant l'apartheid pour éradiquer la race noire et qui fait des ravages dans les quartiers pauvres.Au cours de leurs investigations, les policiers tombent sur un gang, qui protège les intérêts d'un consortium. Après la mort d'un de ses hommes, Ali, tourmenté par un passé douloureux, fait de cette enquête une affaire personnelle.
A lire les déclarations du réalisateur, Zulu serait un film sur le pardon. Ce qu'il montre est aux antipodes de ces pieuses et louables intentions.(y a pas à pardonner à ces enculés!! on les exterminent point barre)La commission de vérité et de réconciliation, mise en place après l'apartheid et visant à la réconciliation nationale entre victimes et auteurs d'exactions, cristallise le ressentiment des protagonistes.
Ils en dénoncent l'hypocrisie par laquelle des bourreaux n'ont pas eu à répondre de leurs actes ignobles. C'est insensiblement mais inévitablement que l'histoire dérive vers une sorte de légitimation nauséeuse (mais légitime bordel!!)de l'autojustice.On comprend (j'en doute connard !)qu'Ali Sokhela, dont le père fut brûlé vif sous ses yeux par des Blancs (crime qui fait l'ouverture du film, histoire de se mettre dans l'ambiance) et dont la mère a été assassinée, a soif de vengeance. Il l'assouvit de la plus sauvage des manières dans le désert.