SENS CRITIQUE
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Critique publiée par VinceTreillet le 23 avril 2015
Près de trois heures, enfermé dans une salle de cinéma, c'est long. Enfin, ça a l'air long sur le papier. Mais une fois le film commencé, vous perdez la notion du temps(ce qui est tout à fait raccord avec la thématique du film). Interstellar était un des film que j'attendais le plus en 2014, et je dois dire que je n'ai pas était déçu. Tout d'abord, commençons par évoquer l'histoire. "Interstellar" est un film de science-fiction, se déroulant vers la fin du XXIème siècle, où un groupe d'astronautes emmené par Matthew McConaughey, quittent les limites de notre système solaire pour aller à la recherche d'une nouvelle planète habitable.
La Terre meurt lentement, dévorée par la pollution comme par un cancer, l'agriculture n'est plus viable, les denrées se font rares et des tempêtes de poussière ravagent les villes. Le film évolue donc en grande partie dans l'espace, et suit le parcours de ces courageux explorateurs.Le scénario regroupe un grand nombre de sujets. On peut y voir de nombreuses thématiques comme la mort, la résurrection et bien-sur le cycle de la vie, par exemple. Mais à mon sens, le thème central est le sacrifice. S'il y a bien un thème qui prend toute sa signification, toute sa résonance dans Interstellar c'est le sacrifice. La question est donc celle de savoir si l'on doit se sacrifier, nous simple être humain, au péril de notre vie et au profit de celle de tout un peuple ?
Quand Cooper visionne les messages-vidéos de ces enfants qui ont vieillis de plusieurs dizaines d'années alors qu'au contraire, lui n'a vieillit que de seulement quelques mois, il réalise qu'il ne les aura pas vu grandir, et qu'ils seront sûrement mort quand il rentrera. C'est extrêmement douloureux et pénible.J'ai eu quelques problèmes avec le film. Le premier est la relation entre le personnage d'Anne Hathaway et son père (Michael Caïn). Elle manque de matière et on a du mal à ressentir les émotions éprouvées entre les deux personnages quand ils se séparent, puis quand le personnage de Caïn décède. Prenons l'exemple de la relation entre Cooper et sa fille. Elle est parfaitement développée et leur séparation est déchirante.
Un autre défaut que l'on pourrait reprocher à Nolan, c'est l’utilisation du « set-up/ pay-off ». Car si on analyse le film dans son intégralité, on se rend bien compte que rien n'est fait au hasard. Chaque élément du récit est placé dans un but très précis, et sera réutilisé en tant que ressort scénaristique, plus tard dans la narration. Et même si le récit est d'une cohérence implacable par ce fait, cela pose problème, étant donné que ce procédé rend certaines choses très prévisibles.
Mais ce n'est rien comparé aux immenses qualités du film. Pour ce qui est de l’ambiance sonore c'est indiscutable. La bande-son de Hans Zimmer est bouleversante. Les compostions qu'il a écrites sont parfaitement adaptés pour accentuer cette atmosphère lugubre de fin du monde, notamment grâce à l’usage d'un thème simpliste et récurent, dont les notes sont jouées par un orgue. Cette B.O. renforce également cette impression de vide intersidéral par ces quelques notes résonnant dans la salle. Ce qui est d'autant plus fou, puisque Zimmer n'a eu accès à aucune information concernant le film.
On pourrait donc s’étonner d'une telle osmose. Matthew McConaughey interprète son rôle d'une manière brillante et juste. Jessica Chastain est absolument magnifique dans le film. Nolan nous plonge, comme ses personnages, dans ce gigantisme infini. Grâce à ces jeux de perspectives et de trompe-l’œil, cette vision du cosmos trouble et fait frissonner. La production est bourrée de visuels mémorables, la photographie est tout simplement admirable et les effets spéciaux sont à couper le souffle. C'est un film sublime,marqué par une réalisation irréprochable. C'est un univers d'une densité extraordinaire et d'une richesse immense qui nous est offert.