Un taxi pour Tobrouk
est un film français réalisé par Denys de La Patellière, sorti en 1961.
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Résumé (partiel)
Le film commence par une sorte de flash back la nuit du réveillon de Noël 1941 et comment les divers personnages du film la passent :
- le capitaine Ludwig von Stegel quitte sa famille dans son château de Poméranie ;
- le brigadier Théo Dumas est accueilli par une famille anglaise à Londres tout en pensant à son bistrot du faubourg Montmartre ;
- François Gensac quitte sa grand-mère à Ablis pour rejoindre Londres après « s'être toujours ennuyé » ;
- Samuel Goldmann part de France à bord d'un bateau pour éviter les persécutions antisémites ;
- Jean Ramirez, condamné à mort prépare son évasion de prison.
Le film se poursuit en octobre 1942 à Tobrouk dans la Libye occupée par les Allemands. On retrouve un commando du LRDG des FFL qui vient de perpétrer une attaque contre une position allemande. Le lieutenant qui les commande a été tué et les quatre hommes restants se retrouvent livrés à eux-mêmes.
À bord de leur véhicule, le commando se dégage de Tobrouk en direction d’El-Alamein, mais se perd dans le désert. Il est survolé par un avion et décide de masquer sa nationalité, sachant que les Allemands ont capturé beaucoup de véhicules anglais. Malgré le fait qu'il soit allemand, il ne les attaque pas. C'est alors que Jean Ramirez tire sur l'avion à la mitrailleuse. Il le touche, mais l'avion a le temps de revenir incendier le véhicule. Le commando essaie de sauver « la radio, la flotte », mais en vain.
Dès lors, c'est la fin. Sans vivres, ni eau, ni radio. Le commando se sépare : les durs (Dumas et Ramirez) décidés à marcher pour tout tenter ; les intellectuels (Gensac et Goldmann) décidés à attendre la mort sur place. Mais finalement, ils partent tous les quatre sans but précis à la recherche de ce qui pourrait les sauver...
Fiche technique
Cast
Autour du film
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Écrit par Michel Audiard, ce film démontre surtout l'apparente absurdité des situations qui se créent pendant une guerre, et que celle-ci ne règle pas. L'antimilitarisme[3] du film est son fil conducteur, et les échanges entre les officiers et les hommes du rang, entre les Français et l'Allemand, sont empreints finalement d'une sorte de camaraderie qui les met tous égaux face à la guerre et ses ravages.[réf. nécessaire]Lino Ventura et Charles Aznavour sont entourés de trois seconds rôles aussi bons acteurs. Savoir qui va finalement l'emporter, de l'Allemand ou des Français, reste toujours aussi délicieux à voir : ce huis clos en plein désert sera vraiment une révélation pour ces hommes.[réf. nécessaire]
Sources d'inspiration
Le film est une adaptation du roman épo du même nom de René Havard.
L'action du film s'inspire probablement de l'histoire des parachutistes des forces françaises libres incorporés dans le Special Air Service britannique qui furent chargés d'effectuer des sabotages sur les arrières de l'Afrika Korps du général Rommel durant la guerre du désert en 1942-1943. Ils sabotèrent notamment des bases aériennes allemandes en détruisant des avions au sol. Ces raids de commandos se faisaient en parcourant des centaines de kilomètres en jeep à travers le désert[4].
D'après Pierre Bellemare, Un taxi pour Tobrouk serait la version fortement modifiée d'une histoire réelle de deux soldats danois et allemand s'étant perdus lors d'une poursuite au Groenland en 1943 puis ayant fait le chemin de retour, à demi morts, ensemble.[réf. nécessaire]Le personnage joué par Lino Ventura informe ses trois compagnons, dont Charles Aznavour, que le vœu du lieutenant qui vient d'être tué au combat était d'aller à Ploërmel, Morbihan, il ajoute : « On n'y est pas encore ! » Un hommage probable au parachutage, en juin 1944, d'un bataillon de SAS français sur le maquis de Saint-Marcel près de Ploërmel, dans le cadre du débarquement en Normandie[5].
Tournage
Le film n'a pas pu être tourné en Afrique en raison du refus des compagnies d'assurance, et il a été tourné en Espagne près d'Almeria[6]. En raison de l'impossibilité de disposer de matériel militaire, les camions allemands ont été reconstitués à partir de camions de légumes et les chars allemands à partir de tracteurs recouverts de décors en placoplatre[6].
Remarque
Le personnage de Lino Ventura est qualifié du grade de « brigadier » alors qu'en tant que fusilier marin il devrait être normalement appelé « quartier-maître ».
Lors d'une séquence, le personnage joué par Maurice Biraud parle à celui joué par Charles Aznavour de la rue Monsieur-le-Prince à Paris, référence à la rue où le chanteur français a vu le jour le 22 mai 1924.
Réplique
- Une réplique célèbre du film est prononcée par Maurice Biraud : « Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche. »
Distinction
Le film a été vu par 4 946 000 spectateurs[7], et a reçu le Grand prix du cinéma français 1961[7].