- Les spectateurs : nouveaux consommateurs ?
Les associations et les institutions (ciné-clubs, syndicats,Église catholique...) entendent jouer un rôle sur la production et la distribution des films pour les orienter dans un sens conforme à leurs intérêts. Elles ont en commun de dénoncer le cinéma dominant jugé « commercial » et « immoral ». Cette volonté de contrôler la qualité cinématographique est d'autant plus importante qu'elles ne peuvent plus assumer une production qui leur serait propre (coût trop élevé). Le grand film de fiction devient au cours des années 30 un loisir de qualité et un élément essentiel de la formation intellectuelle du spectateur.
- L'État -
Toutes ces initiatives convergent progressivement avec les préoccupations de la puissance publique qui change de point de vue sur le cinéma à partir du milieu des années 30. Pourtant, la puissance publique se limitera à son rôle de censeur jusqu'au régime de Vichy et à l'Après-Guerre.
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Le tournage de La Grande Illusion
En 1916, le jeune pilote qu'est à l'époque Jean Renoir est sauvé en Lorraine par l'adjudant Pinsart. Il retrouve par hasard son sauveur, devenu général, en 1934 alors qu'il tourne les scènes d'extérieur de Toni près de Martigues. Ses récits de guerre suscitent l'inspiration du cinéaste. Avant la fin du tournage de Toni, Renoir est décidé : Pinsart sera l'un des personnages de ses prochains films (de Bœldieu, interprété par l'acteur Pierre Fresnay).