Durant l'été, alors qu'elle est en vacances au bord de la mer, Isabelle fête ses dix-sept ans en famille, en présence aussi de la famille de Peter, un proche de ses parents, dont on apprendra plus tard qu'il est l'amant de sa mère. Elle perd sa virginité avec un jeune Allemand, Félix. Pendant cet acte qu'elle subit très passivement, elle voit son double regarder la scène de façon impassible. Par la suite, elle se montre très froide avec Félix et ne le recontacte pas. À son retour à Paris, où elle retrouve le chemin du lycée, elle se livre volontairement et secrètement à la prostitution sous le pseudonyme de Lea, après qu'un homme l'a contactée à la sortie des cours et lui a donné son numéro de téléphone. Elle enchaîne les clients, plus ou moins agréables. Parmi eux se distingue Georges, homme plus âgé qui est très attentionné....
Le titre du film fait référence au magazine français Jeune et Jolie, destiné aux jeunes filles entre 15 et 24 ans à partir de la fin des années 1980[1].
Ozon collabore à nouveau avec le compositeur Philippe Rombi pour la musique du film. De plus, il ajoute à la bande son quatre chansons de Françoise Hardy : L'amour d'un garçon (1963), A quoi ça sert (1968), Première rencontre (1973) et Je suis moi (1974) dans les quatre saisons du film pour mieux « synchroniser sa vision romantique avec celle, plus crue, d'une ado d'aujourd'hui »[5]. C'est la troisième fois qu'il utilise ce principe après ses films Gouttes d'eau sur pierres brûlantes et Huit femmes.
L'histoire se déroule en quatre chapitres, correspondant aux quatre saisons et à quatre chansons de Françoise Hardy.
Les raisons d'Isabelle de se lancer dans la prostitution ne sont pas claires, pour ne pas dire inconnues. La jeune fille ne manque pas d'argent : sa mère gagne bien sa vie et la gâte. On apprend au milieu du film, lorsqu'Isabelle se rend chez son psy, que son père lui donne 500 euros à chaque Noël et anniversaire. Ce n'est donc pas l'argent qui la pousse à se prostituer, même si elle réclame entre 300 et 500 euros à chaque passe. On peut se demander si c'est le plaisir car à chaque acte sexuel elle reste passive et assez indifférente. Elle subit d'ailleurs le mépris voire la méchanceté de certains clients.
La seule raison qui paraît valable et qui est sous-entendue est le goût du risque et du danger, peut-être aussi la volonté de faire de nouvelles expériences, interdites et réprouvées par la société. Pour autant, Isabelle, si elle est parfois provocatrice (elle tente par exemple de séduire son beau-père), ne pousse pas la provocation jusqu'au bout : elle ne raconte rien de sa double vie à personne, ni à son amie ni à son frère cadet dont elle est très proche et avec qui elle n'a pas hésité à narrer son dépucelage. À la mort de Georges, elle ne recommence d'ailleurs pas. C'est cette mort qui lui fait finalement prendre compte des dangers de son activité.