Audrey Dana : Marion, l'ex-femme de Simon
J'ai découvert une actrice de talent
Infos tournage
La Berlinale
Le film de Philippe Lioret, est sélectionné pour le Festival de Berlin en sélection officielle «Panorama».
Un film prometteur
Deux ans après le très réussi Je vais bien, ne t'en fais pas et son succès justifié, avec près de 900 000 entrées en salles et deux césars, le metteur en scène revient avec un long métrage prometteur. « Ce film passe-t-il dans les écoles ? C'est de l'éducation civique ! » C'est peu dire que Welcome a impressionné les spectateurs de l'avant-première à Dunkerque en Juillet dernier. Juste et sensible, le film a fait l'unanimité.
Personnages
A l'affiche, nous retrouvons l'excellent Vincent Lindon, aux côtés d' Audrey Dana et de Firat Ayverdi. L'histoire se concentre sur Simon, maître nageur à la piscine de Calais qui, pour impressionner et reconquérir sa femme Marion, prend le risque d'aider en secret Bilal, un migrant kurde de 17 ans, qui veut rejoindre sa petite amie à Londres en traversant la Manche à la nage depuis Calais... Un film qui s'annonce d'ores et déjà mélancolique et bouleversant, à l'image de son prédécesseur. Ce nouveau métrage permet d'ailleurs au réalisateur de retrouver ses auteurs fétiches,favoris Emmanuel Courcol et Olivier Adam.
Symbiose artistique
Deux fortes têtes portent l'histoire. Philippe Lioret derrière la caméra, Vincent Lindon devant. Cela fait un moment que l'histoire des migrants de Calais tourmente le réalisateur. Il a écrit celle de Bilal avec Emmanuel Courcol. Humaine, sensible. « Le sujet est énorme parce qu'il est chargé d'humanité. La dramaturgie est sous-jacente. J'avais envie de raconter une belle histoire, qui prenne les spectateurs. Montrer une histoire qui touche. » explique le cinéaste.
Philippe Lioret est allé à Calais pour rencontrer les bénévoles des associations qui aident les migrants. S'est pris de plein fouet leurs conditions de non vie. Leur soif de meilleur qui n'apporte souvent que le pire. « Ça paraît banal de le dire, mais c'était difficile de le filmer sans tomber dans les clichés, le sentimentalisme, le consensuel. » dit Philippe Loiret. Dans Welcome, Il tord le coup à tout ça.
Le cinéaste trouve en Vincent Lindon son double devant la caméra. Même brute sensible. « Il était temps que je travaille avec lui », dit l'acteur à propos de Philippe Lioret. « Je crois que c'était le moment pour moi de faire ce film, avec Vincent. Il n'y avait pas un autre acteur en France qui pouvait jouer Simon. On était à l'heure pour faire ce film et travailler ensemble », répond Philippe Lioret.
Un film engagé
Bien que Welcome, raconte avant de dénoncer : « Il n'y a qu'à travers la fiction qu'on peut aborder un vrai sujet comme celui-là. Le souci de provoquer une prise de conscience, on ne l'avait peut-être pas en tournant. Calais, c'est notre frontière mexicaine à nous, ça a une connotation invraisemblable, confie Philippe Lioret. Si on risque la prison parce qu'on aide les gens qui veulent passer de l'autre côté, ça rappelle une période trouble de notre histoire. Mais bien sûr, d'une certaine façon, on prend position contre Sarkozy qui ferme Sangatte et laisse les gens dehors par moins quinze ». Pour la justesse de l'écriture et du jeu, Loiret veut un film qui frappe, éveille et éblouit le spectateur.