Leonard Proxauf : Martin, fils du pasteur
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Avec Le Ruban blanc, palmé d'or à Cannes en 2009, Michael Haneke continue sa réflexion autour de la violence, initiée dès 1992 avec Benny's Video. Certains voient dans cette étude clinique des méfaits d'une éducation rigoriste violente les prémices de la barbarie nazie, d'autres une simple plongée dans un microcosme autodestructeur.
Michael Haneke, par ailleurs réalisateur de Amour (Palme d'or 2012, est-il besoin de le rappeler)je n'ai pas aîmé AMOUR soulignait alors qu'il ne voulait pas que ce film ne soit uniquement pris que comme un film sur le fascisme. «J'ai voulu faire un film où l'on comprend que n'importe quel idéal peut être perverti dès qu'on l'érige en absolu. Si on ne parle que de ce problème du fascisme allemand, c'est un peu facile pour les spectateurs de se dire que ce problème n'est qu'allemand. Je pense que ce film est le problème de tout le monde.»
Toujours est-il que le réalisateur réussit ici une immersion totale dans cette petite société forcément à l'image de la grande, avec ses adultes, notables, puritains, et rigoristes qui infligent leur domination aux administrés du village, comprenez les femmes et les enfants. Le tout avec un sens du cadre à tomber et un noir et blanc digne de La Nuit du chasseur et de la tradition du naturalisme qui prétend recréer le monde en conservant ce rapport à la réalité.