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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR- LES SAVATES DU BON DIEU de Jean-Claude Brisseau (2000) p7

    27/11/2014 16:12

    ©-DR- LES SAVATES DU BON DIEU de Jean-Claude Brisseau (2000)   p7


    Coralie Revel : Élodie

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    CELINE
     
    Objectif Cinéma : Que s'est-il passé selon vous ?

    Jean-Claude Brisseau : Je ne sais vraiment pas ! Je me suis dit que les gens ne voient pas les films ! Mais moi aussi je me suis sûrement trompé quelque part, même si je suis assez fier pour me donner raison (rire gamin du cinéaste). C'est un mystère. Pour le film en question, je voulais une métamorphose de l'environnement social et dans Céline il s'agissait d'une légère métamorphose. Je m'explique : Céline raconte l'attitude de chacun de nous devant les petites misères, une manière de dire la souffrance, la maladie, la mort. Si les gens ont cette interrogation d'une transcendance, d'un Dieu et qu'il n'en existe pas, alors toutes ces souffrances et cette vie en douleur sont vraiment insupportables. Je me suis toujours demandé d'où s'originait cet espoir considérable d'un au delà, est-ce une fiction ou une réalité absolue ?

    Céline est aussi un film sur ce qu'est la vie, avec cette acceptation de soi, des autres ce qui me semble le plus difficile dans la vie, car accepter l'autre c'est s'accepter et s'aimer, pas nécessairement au sens narcissique. De fait mon cinéma repose sur une contagion ; ou du moins d'essayer de jouer avec des phénomènes de contagion de sens, tout comme dans la peinture impressionniste. Vous "foutez" une tache bleue et une tache jaune à côté. Vous reculez et vous avez l'impression que c'est vert. Et bien, je me suis dis que je ferai la même chose avec le cinéma. Et parfois d'ailleurs je me suis planté comme dans Céline. Je vous donne un exemple si vous avez bien le film en tête. (NDRL : heureusement pour moi, j'avais revu ce film la veille, j'opine de la tête soulagée). A l'origine, la séquence du pique-nique avait lieu bien après, car je voulais avoir un effet de métamorphose et de contagion d'éléments fantastiques sur du quotidien ; mais cela ne fonctionnait pas ! A partir du moment où on rentrait là-dedans, c'est pas la peine, on ne pouvait plus et j'étais obligé de la déplacer.

    Et malgré tout, ce qui m'intéressait ; c'était de voir comment des éléments, disons fantastiques pour employer un mot qui n'est pas le mot exact, pouvaient, par ce système de contagion de sens, avoir une répercussion sur la vie quotidienne. Je ne sais pas si je suis clair ? J'ai fais la même chose dans De Bruit et de Fureur et j'ai essayé dans mon dernier film Les Savates du Bon Dieu, avec les paysages. Ce qui est assez chiant, c'est qu'on n'est jamais sûr du résultat. Un autre exemple, toujours dans Céline.Les gens viennent chez elle pour se faire guérir, ils s'en vont et Lisa (docteur et amie de Céline) regardent derrière la fenêtre leur départ, elle se retourne : il n'y a personne, ensuite elle voit sa copine dans la porte. J'aurais souhaité que les gens se demandent si la copine est vraiment là ou si c'est une apparition. Et je ne suis jamais sûr du résultat. Car en fait, qu'est-ce que je filme d'extraordinaire ?

    Une porte vide avec une nénette. Et ce ne sont pas ces plans-là qui vous donnent ce sens particulier, mais ce qui précède. Il aura fallu toutes les séquences précédées avec Isabelle Pasco (Céline) dont on ne sait jamais si elle est là ou pas, qui apparaît et disparaît. Du même coup, dès lors que vous avez cela et que vous le savez, la métamorphose peut avoir lieu sur des moments du quotidien. Et ce n'est pas le hasard. Cela demande un travail de construction en amont ; mais il faut dire qu'au moment de filmer ces scènes, c'est chiant à faire ! Ce type de séquences n'est pas excitant du tout car, il n'y a pas un travail considérable sur le jeu des comédiens ou sur des corps à filmer.

    Objectif Cinéma : En voyant vos films avec mon collègue Jean-Sébastien Chauvin, nous pensions à Jacques Tourneur et notamment Vaudou (I Walk With a Zombie 1943) qui joue sur une économie de moyens et une latence de l'indicible, en état d'alerte.

    Jean-Claude Brisseau : C'est vrai que j'utilise ce même genre de technique pour donner une impression quasiment invisible avec rien. J'ai cumulé, Mademoiselle, dans ce"putain" de film (le cinéaste s'esclaffe de joie) tous les risques ! Je me rappelle un copain critique, qui avait jeté un œil sur le scénario, m'avoir dit "tu es complètement ravagé de te lancer dans un truc pareil où en vingt minutes tu vas te pomper quelqu'un qui sort de son corps, une guérison de malade, une guérison de paralytique, une lévitation. D'habitude, tu as ce genre de trucs, une fois dans un film d'une heure et demie et toi tu en mets cinq ou six en vingt minutes, tu ne t'en sortiras jamais !". C'est d'ailleurs pour cela que j'étais excité par le sujet. Lorsque j'étais au Festival de Berlin en 1989, les gens sortaient au bout de quelques minutes. Ils s'attendaient peut-être à voir sur grand écran Isabelle Pasco nue comme dans la revue Playboy qui lui consacrait quelques pages. Bon, il n'y a pas que cela, car les critiques du Festival m'ont assassiné ; ils se marraient, c'était des éclats de rire sans arrêt. Je me suis fais assassiner. Sauf un critique Suisse qui ne voyait pas pourquoi tout le monde riait, il était scandalisé, c'était bien le seul.





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