| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://tellurikwaves.vip-blog.com


 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
  • 103 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Octobre  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    29300102030405
    06070809101112
    13141516171819
    20212223242526
    272829300102

    ©-DR- LES SAVATES DU BON DIEU de Jean-Claude Brisseau (2000) p5

    27/11/2014 13:03

    ©-DR- LES SAVATES DU BON DIEU de Jean-Claude Brisseau (2000) p5


    Interview (2)

    LA MATIERE MEME DU FILM

    Objectif Cinéma : Il me semble que cet érotique est le fil rouge de votre filmographie tout comme la richesse des genres, qui très souvent, se mélangent au sein même d'un film, en cela qu'il peut convoquer différents mondes hétérogènes. Votre dernier film Les Savates du Bon Dieu ne cesse de bifurquer ; le burlesque côtoie le film noir lui-même sédimenté par la morale politique, et bien sur l'histoire d'amour quasi libertaire des amants en fuite. J'ai pensé au film de Fritz Lang You only live once avec Henry Fonda et Sylvia Sidney.

    Jean-Claude Brisseau : Ce sont les problèmes de construction d'un film qui me passionnent le plus. Premièrement, j'essaye de rompre les schémas attendus, de faire des films autrement sans que le grand public s'en aperçoive. Deuxièmement, je travaille la matière même du film, de manière quasi invisible pour les spectateurs, à la limite de la philosophie. Et dernièrement, mélanger des éléments soit surréalistes ou fantastiques avec presque systématiquement des éléments érotiques et je m'aperçois que très souvent, la plupart des gens ne remarquent pas les thèmes fondamentaux de mes films. Ça me laisse assez perplexe. Par exemple, presque tout le monde voit De Bruit et de Fureur comme un film social réaliste, ce que je refuse absolument.


    Objectif Cinéma : J'ai vu votre film à l'adolescence et j'avais été frappée par sa veine sensible et je n'avais pas tout compris. Le revoyant dernièrement, j'ai été saisie par sa dimension d'abstraction assez étonnante dans le cinéma français. Votre film est beaucoup plus désincarné que les autres, il est mental. Il propose un sous monde, une sous lecture, en deçà de ce que le scénario semble montrer, comme si vous vouliez faire ressentir au spectateur quelque chose de secret, d'invisible, et non pas simplement une image sociale de la misère ou de la violence en banlieue. L'enfant du film pourrait le frère de Céline, à la fois là et déjà ailleurs.

    Jean-Claude Brisseau : Ce n'est pas un film sur la banlieue, cela n'a rien avoir avec La Haine ! Un des sujets de la plupart de mes films est le contact avec la réalité. C'est ce qui me plaisait bien chez Jean-Luc Godard, car la réalité n'est jamais là. Il y a un jeu entre les deux.

    Objectif Cinéma :Ce qui me surprend est le renversement des valeurs, car dans ce film l'élément fanta-stique se situe dans le réel social du garçon alors que les scènes oniriques semblent plus vraies. Un doute s'instaure.

    Jean-Claude Brisseau : Le film a été perçu comme réaliste dans la majorité du public. Dans la critique, seulement une fraction des Cahiers du Cinéma avait compris, c'était un moment de rupture, une nouvelle génération arrivait remplaçant les anciens et elle a perçu le film comme social avec des éléments oniriques ratés à la Duvivier. Alors que les anciens, absolument pas ! Ils avaient compris mon film et cela remonte à 1988 quand même.

    Le renversement de valeurs que vous notez est ce qui me passionne le plus, car c'est lié à un travail de recherche que j'essaye de faire quasiment dans tous mes films : arriver à métamorphoser des éléments d'ordre contraire, en leur donnant une dimension d'étrangeté et d'onirisme. C'est le centre d'intérêt de mes films, bouleverser les sens. Et ce qui me trouble est que le film a eu un succès, ce que je ne regrette absolument pas, car j'ai eu un coup de bol formidable à ce moment-là, qui repose sur un malentendu : les gens ont vu et aimé un film que je n'ai pas fait !






    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact tellurikwaves ]

    © VIP Blog - Signaler un abus