Commentaire de Marc Toullec (3 Aout 2009)
	Dans le Paris occupé de 1943, un chauffeur de taxi au chômage engage, pour une livraison nocturne, un inconnu qui lui inspire confiance.Deux bras supplémentaires afin de transporter sur plusieurs kilomètres un cochon répartis dans quatre valises. Une mission à haut risque car, entre les maraudes de la police française et les patrouilles de l'armée allemande, les deux hommes composent avec de nombreux obstacles. Sans compter avec la personnalité assez particulière du second, peintre de renom qu’apprécient même certains officiers de la Wehrmarch.
	 
	Au carrefour des genres, mêlant des éléments humoristiques de récit picaresque au tableau sombre d'une société résignée à la peur, La Traversée de Paris se situe quelque part entre L’Armée des ombres et La Grande Vadrouille. Satire grinçante, renvoyant dos à dos les exploiteurs cyniques et les exploités serviles, le film n’a rien perdu, sur un demi siècle, de sa verve caustique, de sa noirceur goguenarde et, grâce à la magie de son interprétation, aucune de ses ressources dans la comédie. Du « Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau » beuglé par Jean Gabin sur Louis De Funès, impossible de se lasser. Entre autres répliques devenues cultes...En regard du film, Pierre Assouline revient sur le contexte historique de l’Occupation dans le documentaire des bonus.
	Cinquante minutes pour mieux apprécier le caractère subversif de l’œuvre, l’audace de Claude Autant-Lara et Marcel Aymé. Freddy Buache, de la Cinémathèque suisse, la scripte Geneviève Cortier et le chef décorateur Max Douy apportent également leur contribution au sujet, multipliant les anecdotes et informations sur leur expérience du tournage. Cinquante minutes aussi pour apprendre que Yves Montand convoitait le rôle de Gabin et que Marcel Aymé désapprouva le choix de Bourvil avant de confesser sa méprise à Claude Autant-Lara.