Voir à lire (fin)
	Le vrai sujet du film, c’est cet après-guerre interminable : point de libération ni de renaissance à Sarajevo, où les voies du renouveau sont par avance définies comme viciées : le ministre roule en B.M. et méprise les plus miséreux, l’assistante sociale est corrompue, même la lumière du jour est absente du film. Elle est remplacée par les néons blafards du parking, ou ceux de la cuisine où Rahima coupe des rognons pour cinq cent euros par mois.
	Des immeubles en béton, la cuisine d’un restaurant, un parking désert : la réalisatrice choisit délibérément ce que la ville fait de plus oppressant afin de plonger cette histoire d’amour fraternelle dans le milieu le plus hostile qui soit, pour en faire ressortir la nécessité vitale.La guerre en ex-Yougoslavie n’est pas terminée, elle continue pour les enfants du Kosovo, qui célèbre aujourd’hui leur 20 ans, et pour qui l’angoisse et l’austérité d’une existence privée de tout est devenue la grille de lecture du monde.(chouette article)