Le Monde | 19.03.2013
Mis à jour le 19.03.2013 à 16h15
Par Aureliano Tone
 
Commentaire
« L'entêtant parcours du combattant de Rahima, punk repentie qui a pris le voile, dresse un portrait de résilience pris dans un autre, celui de Sarajevo, ville fantôme. » « Ciel lourd, ruelles délabrées, parkings glauques, arrière-salles anonymes : Aida Begic maintient le spectateur dans une atmosphère urbaine et stressante. [...] Elle dépeint une société inégalitaire, sans repères moraux, où la délinquance apparaît pour beaucoup comme la voie la plus rapide vers le confort matériel. »
La réalisatrice « opte pour la caméra portée et suit son interprète de très près, à la manière des frères Dardenne, mais sans jamais égaler la pertinence du regard de ces derniers."   "On pense effectivement à Rosetta, tant cette jeune "sœur courage" de 23 ans Rahima  Marija Pikic) est dans le mouvement, se dévouant à toutes sortes de tâches ménagères.» 
Avec ce portrait de femme complexe et réussi - déjà l'un des points forts de Premières Neiges - Aida Begic confirme son talent même si elle devra creuser un sillon plus singulier pour imposer sa patte Ils n'ont plus vraiment l'âge de jouer à cache-cache. Rahima a 23 ans. Son frère, Nedim, en affiche 14. Et pourtant, c'est à une partie de ce jeu infantile que les deux héros nous invitent, une heure et demie durant.Tapie dans les cuisines d'un resto branché, Rahima essuie sans (presque) broncher les brimades de ses chefs.
Nedim est plus rêche : aux camarades qui moquent son statut d'orphelin, il colle des beignes, fracassant au passage l'iPhone d'un fils de ministre. Il faut, fait-on comprendre à Rahima, qui élève seule l'impudent Nedim, racheter un iPhone au "fils de". Bien, mais avec quel argent ?L'incident enclenche une série de poursuites et de dérobades, imprimant au film sa marche véloce et balancée. A peine s'est-elle mise en quête d'un laborieux pécule, que Rahima fait une amère découverte : Nedim sèche les cours pour planquer de mystérieux paquets sous un pont. 
Elle piste le gamin, croise ce faisant la trace du ministre, qu'elle file tout aussi discrètement.Elle-même, s'aperçoit-on bientôt, est suivie. Il y a ce voisin qui la drague gentiment. Cette assistante sociale qui guette la moindre occasion de lui sucrer les indemnités qu'offre l'Etat aux orphelins de guerre. Et puis, surtout, cette caméra qui ne la lâche pas d'une semelle, la serrant de profil, de face, de dos, au fil de longs plans-séquences filmés à l'épaule, savamment...
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