A l’autre bout de l’histoire, François Bornand symbolise ces hommes de l’ombre travaillant au sein des gouvernements, résolvant les crises tout en gérant, au mieux, leur propre intérêt personnel. Proche d’un personnage de western, cache-poussière noir inclus, André Dussollier prête sa silhouette élégante et son charisme naturel à ce conseiller occulte, obéissant à un code d’honneur archaïque, proche du pouvoir, tentant de résoudre dans la discrétion une affaire d’état qui le dépasse rapidement.
Entre ces deux figures archétypales, l’électron libre : ex-barbouze accroc à la drogue et enclin à de tétanisants accès de violence, Michel Fernandez est le trait d’union entre les différentes intrigues du film, celui par lequel tout finit par arriver. Campé par Thierry Frémont, terrifiant et solide comme un roc, Fernandez justifie à lui seul la vision du film. Au centre des meilleures scènes (dont une courte fusillade dévastatrice et une course-poursuite exténuante dans les rues de Pigalle), il est le personnage-clé d’une histoire entre polar (c’est un tueur) et politique (c’est un homme de main).