La critique d'Abus de Ciné
Vendetta
Qu’il est agréable de découvrir sur grand écran un film de ce calibre, et français de surcroît ! Quatrième long-métrage du jeune Eric Valette, "Une affaire d’état" s’inscrit dans la glorieuse lignée des thrillers politiques d’Yves Boisset ou d'Alan Pakula, investissant son contexte sulfureux pour mieux s’engouffrer dans le polar teigneux et radical.
Adaptant un roman saisissant de Dominique Manotti, le réalisateur de l’efficace "Maléfique" assume son ambition d’un polar sans concession et fonce dans le tas avec une virulence qui fait plaisir. Prenant pour contexte une situation politique ambiguë et lourde de sens, Valette ne traite pas tant de trafic d’armes et de manipulations étatiques qu’il dresse le portrait contrarié de personnages en état de crise permanente et dont le rapport, forcément contradictoire, à la morale, ne cessera d’être éprouvé tout le long d’une intrigue mouvementée et riche en suspense.
A un bout de l’histoire, le personnage de Nora Chahyd, vigilante au féminin, adepte du tabassage de suspect et bien décidée à mener son enquête jusqu’au bout. Extrémiste dans ses idéaux (voire quasi-fasciste, pourrait-on dire), ambitieuse dans son parcours, elle se révèle loin du cliché de la fliquette beurre, comme on pouvait le craindre, l’extraordinaire Rachida Brakni créant un personnage n’ayant rien à envier aux flics durs à cuir décrits par l’écrivain James Ellroy dans ses romans les plus noirs (on pense parfois au Russell Crowe violent de "L.A. Confidential", toutes proportions (?) gardées).
Sorry man,je n'ai pensé ni à Russel Crowe,
ni à L.A Confidential (qui est pour moi un gros navet)
ni à Yves Boisset,ni à Pakula...