Alors quoi ? Chef-d’œuvre précurseur ou vaste fumisterie ? Seconde solution pour certains Jacques Lourcelles, entre autres (oui mais céki Jacques Lourcelles et qui sont ces "autres"?). Pour les autres, ce n’est même pas pensable. En effet, comment être insensible devant une telle liberté de filmer, de cadrer, de jouer avec les sons, la musique, les images, les citations, les collages, les hommages ? Comment rester flegmatique devant cette insolence ludique, devant cette nouvelle manière de jouer avec les ruptures de ton ou de diriger ses acteurs ? Comment ne pas être subjugué par cette façon de malmener avec génie la grammaire cinématographique et de casser la dramaturgie traditionnelle ?
Comment ne pas craquer devant le visage de Jean Seberg et comment ne pas être touché par ce tendre voyou de Michel Poiccard ? Comment ne pas s’émerveiller devant ce talent de "poète-paysagiste-documentariste" ? En effet, rarement nous nous sommes sentis aussi bien immergés dans les rues de Paris et au milieu de cette époque (Rohmer excepté). Façon provoc' "godardienne", avec ces "non mots d’auteur", des dialogues bien plus jouissifs que n’importe lesquels signés Michel Audiard et au final un film bien plus drôle que toutes les comédies de l’époque !