« Ce film est dédié à la Monogram Pictures » nous prévient d’emblée lors du générique ce jeune cinéaste de 28 ans, dont c’est le premier long métrage ; bref, un film à tout petit budget filmé à l’arrache semble-t-il nous dire ! Pourtant, en 1962, dans une interview pour les Cahiers du Cinéma, il paraissait à son propos avoir une sacré ambition :
« Ce que je voulais, c’était partir d’une histoire conventionnelle et refaire, mais différemment, tout le cinéma qui avait déjà été fait. Je voulais rendre aussi l’impression qu’on vient de trouver ou de ressentir les procédés du cinéma pour la première fois. »
Sacrément prétentieux pour un novice ; mais le résultat étant certainement à la hauteur de ses espérances, on ne peut lui en faire grief, bien au contraire ! L’intrigue, il n’y en a pas ou presque, le cinéaste s’intéressant plus aux digressions. Luc Moullet résumait ainsi le scénario : « Michel Poiccard, voleur d’auto anarchiste tue le motard lancé à sa poursuite. Il retrouve à Paris son amie américaine, Patricia, dont il réussit à redevenir l’amant. »
Ce n’est rien d’autre et même encore moins;tout simplement peut-être, tel que Jean-Luc Godard le décrivait, « l’histoire d’une Américaine et d’un Français ; ça ne peut pas aller entre eux puisque lui pense à la mort et elle n’y pense pas. »