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La trajectoire individuelle des héros embrasse une destinée commune qui les dépasse. Comme le suggère Jim, les personnages mènent leur petite guerre dans la Grande, leur combat personnel à côté des grands bouleversements du siècle. Pourquoi par exemple insister avec un soin aussi méticuleux sur les os calcinés et broyés de Catherine et Jim ? Cette image est une trace annonciatrice de la grande tragédie à venir. Plus que la fin d’une amitié, c’est la fin d’une époque qui plane dans la dernière partie du film. L’univers construit par François Truffaut, illuminé par les toiles des grands maîtres et peuplé de livres et de chansons, est condamné à disparaître.
A la fin, les protagonistes se retrouvent par hasard dans un cinéma qui diffuse un film d’actualités sur les autodafés. Cette montagne de livres en feu ne peut que présager le pire pour des héros aussi romanesques que Jules, Catherine et Jim. D’une certaine manière, le dénouement, marqué par l’arrivée du totalitarisme et du feu dévorant les livres et leurs héros, est une préfiguration de l’adaptation (ratée selon moi) de Fahrenheit 451 *en 1966.
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* (pas revu ce film de puis sa sortie,jusqu'à récemment sur CANAL...zappé au bout de 20mn =trop naze)