L’amour libre tel qu’il est montré dans Jules et Jim prend une ampleur universelle et intemporelle. Les personnages traversent tout un pan de la première moitié du XXème siècle sans vieillir, comme s’ils évoluaient dans un hors temps fictionnel. Catherine, immuable comme le buste antique dessiné à son effigie, est une créature mythologique élevée au rang de déesse. C’est d’ailleurs sous la forme d’une statue, fascinante et hypnotisante, qu’elle apparaît pour la première fois aux yeux de ses amants.
De même, Jules et Jim connaissent cette amitié extraordinaire et infaillible qui les métamorphose en héros immortels. Les autres protagonistes sont alors de simples faire-valoir, ancrés dans un monde de fiction qui échappe aux règles du monde réel. Lorsque Thérèse (Marie Dubois)se met à réciter à une vitesse folle les multiples péripéties de son existence, elle semble presque reprocher aux scénaristes de ne pas lui avoir accordé plus de place dans le film !
Ben moi je vais carrément supprimer cette scène insupportable de ma copie sur le graveur (avec la scène de la ritournelle chantée par Jeanne Moreau...pour faire bonne mesure