Avis de presse (extrait)
« Aussi émouvant que maladroit » (Télérama), c'est un passage à la réalisation réussi pour le producteur Philippe Godeau, préférant « soigner les personnages et les dialogues qu'à impressionner par des mouvements de caméra savants » (Premiere), obtenant « des prouesses en cultivant le principe du non-jeu » (Nouvel Obs). Les acteurs sont au premier plan, mené par François Cluzet, « d'une sobriété exemplaire », et soutenu, entre-autre, par Michel Vuillermoz, un « immense interprète » (Premiere). Mélanie Thierry remporte l'adhésion, « étonnante dans son incarnation de l'abandon et du dégoût de soi » (Télérama).
Quelques verres de vin blanc plus tard, un homme arrive dans une clinique au charme tout bucolique. Un établissement spécialisé dans la désintoxication des grands alcooliques. Déterminé à perdre sa dépendance à l'alcool, il accepte la disciple des lieux et fait la connaissance d’autres malades, dont une jeune femme de 23 ans à laquelle il se lie et un compagnon de chambrée sur la pente ascendante.
Si Le Dernier pour la route présente tous les attributs de la surenchère dramatique et de la descente bien sombre aux enfers, Philippe Godeau, un producteur passé à la réalisation, n’y cède pas. Son style : le bémol plutôt que les effusions, l’observation plutôt que l’intrusion, la manière douce plutôt que l’électrochoc… Sobre, dépouillé, sans le moindre couplet moralisateur, Le Dernier pour la route honore le livre autobiographique d’ Hervé Babalier dont il s’inspire. Dans le rôle du patron de l’agence Capa, François Cluzet (ancien alcoolique lui aussi) promène une souffrance à fleur de peur qu’il a la pudeur, la politesse de contenir dans une interprétation toujours juste.
Le Dernier pour la route se prête au débat et, dans les suppléments de l’édition DVD, débat il y a devant le public nombreux d’une salle parisienne de cinéma. Face à lui : un animateur, un médecin, Philippe Godeau et Hervé Chabalier. Ces derniers, entre autres, s’expriment aussi dans un making of assez classique qui revient sur la genèse du projet, le tournage, la nature de l’interprétation… Pas original mais nécessaire.
Par Marc Toullec (06/02/2010)