Autour du film
L'accompagnement musical du film, très réussi, a permis d'accroître la renommée du Concerto pour piano n° 21 de Mozart, à tel point qu'il fut même nommé, par la suite, Elvira Madigan par les distributeurs de disque. En complément il convient de mentionner la musique de Vivaldi : 1er mouvement de "l'été" - RV 315 (Les Quatre Saisons) et surtout le 1er mouvement du concerto "L'Amoroso" - RV 271 qui accompagne les séquences où l’héroïne renoue brièvement avec son art de la corde.
Commentaire
D'une histoire qui défraya la chronique contemporaine, Bo Widerberg en a fait un film romantique, traversé par la force irrépressible de l'amour. Elvira Madigan, « très belle élégie impressionniste sur l'amour coupé du réel, demeure toutefois une condamnation implicite de l'isolement : la funambule (Pia Degermark) et l'officier déserteur (Thommy Berggren) sont devenus incapables d'affronter la vie.»
Selon Peter Cowie,le film de Widerberg révéla également les qualités d'un jeune directeur de la photo graphie Jörgen Persson, digne héritier de Julius Jaenzon et Sven Nykvist, dont les images « communiquent, comme certaines toiles de Bonnard, un sentiment de béatitude intérieure, une tendresse sensuelle pour la lumière naturelle et pour les objets, à laquelle se mélange, suivant la tradition nordique, une prémonition de la mort (les fraises sauvages indiquant le bonheur, le vin répandufaisant pressentir la perte finale du sang et de la vie). »