Moshe Agazai : Schlomo (enfant)
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Par Olivier Barlet
Il faut un cœur de pierre pour ne pas être ému par un tel film. On peut être gêné par le choix de Radu Mihaiheanu (très remarqué notamment pour Train de vie et Les Pygmées de Carlo tourné au Cameroun) de développer la tonalité épique sur une musique très lyrique pour les scènes phare, une sorte de serment d'allégeance au cinéma classique, trouver en somme qu'il en fait trop, mais il serait dommage de fermer les écoutilles et ne pas se laisser aller à l'identification proposée car elle nous amène sur de passionnants terrains. Le film puise dans une réalité terrible et propose une véritable vision.
Il est des drames qu'il faut dire avant de raconter, car ils ne supportent pas l'approximation. C'est ainsi qu'après un générique d'une subjuguante beauté sur les montagnes éthiopiennes l'histoire de ceux qu'on appelle les Falashas (mot issu du guèze, langue classique éthiopienne,qui veut dire'émigrer' ou'sans terre'et qui montre qu'ils ont longtemps été considérés comme des étrangers ayant interdiction de posséder la moindre parcelle de terre), qui s'appelaient entre eux Beta Israël