L'Express (fin)
Direction le même manoir. La même salle. Les mêmes crayons. Pour un entretien de vingt-quatre minutes avec le cinéaste. C'est presque trop d'honneur. Spielberg, avec un plaisir sincère, parle de sa passion pour les chevaux, avoue ne pas monter mais en possède une douzaine pour le plus grand plaisir de sa femme et de sa fille de 14 ans. Il a pourtant choisi ne pas utiliser d'effets spéciaux pour les scènes de bataille, "très réalistes, mais d'une violence moindre que celles présentes dans Il faut sauver le soldat Ryan.
J'adore les images de synthèse à condition qu'elles soient utilisées pour de bonnes raisons. Je n'ai pas forcément envie de voir Casablanca ou Le Parrain en relief." Ensuite, l'écrivain Michael Morpurgo dira grand bien de Steven Spielberg. Vraiment grand.
La main de fer indique la voiture à prendre
Retour sur le plateau. Spielberg discute avec Kaminski puis s'approche d'un figurant pour vérifier le détail d'un costume. Et revient vers nous. C'est la séquence bonus. Pas prévue au programme. "Vous savez qu'ici même Rex Harrison dansait comme un bienheureux dans L'Extravagant Docteur Dolittle ? Il faisait plus beau, mais le village reste unique, non ?" Si. Steven Spielberg semble parti pour discuter jusqu'à la nuit, pourtant la main de fer indique la voiture à prendre.
Il est 16 heures. Le train est à 22 heures. On aurait le temps de crever trois fois sur la route. Mais ce qui est écrit est écrit. Adieu, veau, vache, cheval. Retour sur Paris. Deux des journalistes enquillent le lendemain avec une visite du tournage de Pirates des Caraïbes 4. Même planning. Ou quasi. Dur métier.
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Il déplore d'emblée le froid mordant de cette journée automnale - nous sommes alors fin septembre. Le tournage a démarré il y a presque deux mois. "Le plus difficile est derrière nous", affirme-t-il, avant de demander à son assistant que les figurants agitent bien leur couvre-chef au passage des militaires et d'envoyer, dans le même temps, un SMS de son portable.
Il a l'oeil sur tout. L'attachée de presse, elle, a le sien sur nous. On est prié de ne pas rester là et de s'en tenir à l'espace octroyé à la presse, au fond, près de la quinzaine de chevaux, des caisses de pommes en résine et de la brouette de crottin en crottin.