L'Express (suite)
- c'est une image.
Il n'y a pas moins de 400 personnes sur le plateau. C'est beaucoup. Au milieu de cette foule, Spielberg ressemble à un général d'armée. Avec l'air réfléchi des grands stratèges, il monte sur un escabeau et, muni d'un chasseur de champ, sorte de longue-vue, visualise et calcule le plan à filmer. "On va le tourner en enfilade, ce sera plus ample", lance-t-il à Janusz Kaminski, son chef opérateur depuis La Liste de Schindler.
Il remarque alors notre présence et vient nous saluer : "Bonjour, ravi de vous voir." Le pire, c'est qu'il a vraiment l'air ravi.Vingt-quatre minutes avec le cinéaste.La place offre toutefois un joli point de vue. Pour repérer Steven Spielberg, c'est très simple : il a toujours les bras tendus vers l'avant, indiquant ainsi le cadre désiré à Janusz Kaminski. Une fois la prise terminée, il lève le pouce. "C'est bon signe, explique Richard Curtis, scénariste de Cheval de guerre et, notamment, de Love Actually.
Steven est un type en perpétuelle ébullition. Il se pose mille et une questions et trouve immédiatement les réponses." Et d'expliquer ce personnage de grand-père français amateur de confitures écrit systématiquement en fonction de sa représentation visuelle. Niels Arestrup jouera le grand-père. "J'ai adoré Un prophète", explique Steven Spielberg, à nouveau disponible entre deux changements de plan.