Ludmila Tcherina : Karina, la danseuse étoile de la troupe
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Bernard Chardère, autre grand cinéphile lyonnais ajoute : «"Si c'est vrai, c'est dans Le Progrès ." Rien,pourtant, dans cet estimable quotidien républicain, sur un fait divers dont le souvenir inspira les thèmes et l'ambiance de Un Revenant.» in «Méandres lyonnais autour d'Un Revenant»
L'Avant-scène cinéma, «Un Revenant», °398, janvier 1991, p.8.
C'est un «revenant» à plus d'un titre ! Jouvet est de retour en France, pour la première fois sur les écrans, après être resté en Amérique du Sud depuis 1940.Pour filmer cette scène clef, racontée par Jean-Jacques sur les lieux mêmes du drame, Christian-Jaque joue avec le titre du film. Le vent soulève les tentures, fait grincer les portes dans la pénombre, comme si un fantôme revenait dans ces lieux. On ne sait plus si l'action est partie en flash back, avec en voix over la narration de Louis Jouvet, ou si, sous l'effet du texte déclamé, le souffle du passé revisitait l'appartement vingt ans plus tard.Pendant tout ce début, le spectateur peut imaginer voir un film fantastique.
Les brumes, les ruelles sombres, la fuite d'un personnage, les visages dissimulés, les fantômes du passé qui activent portes et fenêtres, et surtout la musique d'Arthur Honegger, donnent une ambiance envoûtante. Le fait divers devient vent frais d'hiver, un souffle et un ange qui passent, quand «l'assassiné» évoque le piège monté par ses «amis», qui ne peuvent qu'avouer, en mentant une dernière fois, se rejetant la faute les uns sur les autres. Jean-Jacques, blessé, fut invité à prendre le train et à ne jamais revenir.
Pierre Mérindol, Lyon, le sang et l'encre, Paris, Alain Moreau, 1987.