C'est sur ces mots que se termine le film, un film qui rappelle, alors même que Franklin D. Roosevelt vient de bénéficier d'un nouveau mandat présidentiel, que tous les Américains ne vivent pas dans un rêve doré. Face au slogan "There's no way like the American Way", Les raisins de la colère oppose une population de pauvres errant d'un bidonville à l'autre, la spéculation des entreprises et des banques ayant jeté sur les routes des fermiers désormais sans terre. C'est d'ailleurs en étreignant pour la dernière fois sa terre, cette terre qui fut la sienne, que meurt le vieux grand-père Joad.
Le choix de Henry Fonda a été déterminant pour le succès du film. Quelque années après J'ai le droit de vivre de Fritz Lang, quelques mois après Jesse James de Henry King, où il combat pour la terre et contre le capitalisme, distribuant aux pauvres ce qu'il prend aux riches, un an surtout après Young Mister Lincoln, Fonda est une fois de plus l'incarnation du courage de l'homme prêt à risquer sa vie contre l'injustice. Ce n'est pas une coïncidence si, en 1982, lors de l'enterrement d'Henry Fonda, on a lu les paroles de sa déclaration finale des Raisins de la colère.