Johnson, le scénariste et Ford inventèrent la séquence, qui n'existe pas chez Steinbeck, du café pour routiers. C'est une très belle scène qui montre la pauvreté des Joad, la première attitude du refus des autres, puis la grande solidarité humaine qui finit par unir les protagonistes de la scène. La fin est également différente de celle du livre, où Rosasharn voit mourir son enfant.
Dans le premier scénario,le film se terminait-comme dans la copie définitive- par la déclaration de Ma Joad. Une première version est tournée de manière que le film s'achève - c'est d'ailleurs encore le cas de certaines copies- sur la profession de foi de Tom disant à sa mère :
"Je serai partout dans l'ombre. Je serai partout où tu pourras me voir. Là où on se bat pour que des gens qui ont faim puissent manger, je serai là. Là où un policier frappe un type, je serai là. Je serai dans les hurlement de ceux qui crient lorsqu'ils sont fous. Je serai. Je serai dans les rires des enfants lorsqu'ils ont faim et qu'ils découvrent que le repas est prêt. Je serai là lorsque les gens mangent ce qu'ils ont fait pousser et vivent dans els maisons qu'ils ont construites"
Tout en reconnaissant la force de cette scène admirable -Henry Fonda y est sublime- Zanuck a demandé à Ford d'ajouter l'autre scène prévue dans la premier scénario,celle où ma Joad dit à son mari :
"Nous sommes le peuple qui vit. On ne peut pas nous effacer. On ne peut pas nous battre. Nous irons toujours de l'avant, Pa, parce que nous sommes le peuple".