Au cours du voyage,on croise d'autres familles qui ont leurs propres difficultés
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Dans la deuxième partie du récit, Tom a rejoint sa famille et part sur la route avec un ancien prêtre nommé Casy (John Carradine). A ses côtés, Tom prend conscience des injustices dont sont victimes ceux que la modernité délaisse. Au début du récit, notre héros sort de prison et ne veut pas faire de vagues. Il dit "J’essaie de vivre sans bousculer personne, c’est tout" mais au contact des événements, il prend conscience de sa force et du rôle qu’il doit jouer pour aider son peuple. Il fera face.
Cependant, ce choix mettant en danger sa famille, Tom doit continuer son chemin en solitaire. Dans la fabuleuse scène qui le voit dire adieu à sa mère, il se métamorphose en symbole de la souffrance humaine et déclare dans une tirade que l’on pourrait presque qualifier de christique : "Un homme n’a pas d’âme qui lui est propre, juste un petit morceau d’une grande âme, et cette grande âme appartient à tout le monde […] Je serai partout dans l’obscurité. Je serai partout où que tu regardes. Là où il y a un combat pour que les gens puissent manger, je serai là. Là où un flic frappe un homme, je serai là …". Tom part. La famille Joad éclate…
Derrière l’injustice sociale provoquée par la crise, Ford montre l’éclatement de l’unité familiale. Au fur et à mesure du voyage la famille Joad va se réduire : le grand- père succombe à une crise cardiaque juste après avoir quitté la ferme. Par la suite, la grand-mère ne résiste pas non plus aux difficultés du voyage et s’éteint en pleine traversée du désert. Enfin, le fiancé désespéré de Rosasharn (la sœur de Tom) s’enfuit et l’abandonne malgré sa grossesse.Les Joad disparaissent et aucune naissance ne vient contrecarrer ce mouvement. Certes Rosasharn est enceinte, mais Ford ne filme que ses souffrances. Elle n’est pas porteuse d’espoirs…